La ministre Roselyne Bachelot était à Toulouse, mercredi 1er décembre 2021, pour les "états généraux des festivals". Elle a présenté la nouvelle politique que leur réserve l'État.
Roselyne Bachelot veut mettre de l’ordre dans le monde «émietté» des festivals. La ministre de la Culture était à Toulouse, mercredi 1er décembre 2021, pour la 3e édition des «états généraux des festivals». Et si elle a fait l’éloge de cette «spécificité française», la ministre a aussi planté les jalons de la «nouvelle politique de l’État» en la matière, qui reposera désormais sur trois piliers, et entraînera notamment une révision des aides publiques.
"Jusqu'ici, les festivals étaient un angle mort de la politique de l'État, qui y apportait des aides considérables, mais émiettées et sans souci de cohérence".
Roselyne Bachelot-Narquin Ministre de la Culture
La création d’un observatoire des festivals
«Quand je suis arrivée en responsabilité au ministère de la Culture, on m’a dit qu’il y avait 3 000 festivals en France. Mais après un an d’études et d’analyses, on a recensé 10 000 festivals qui structurent le paysage culturel national, et constituent une spécificité française», a esquissé Roselyne Bachelot.
La ministre veut que l’État se dote d’une «connaissance plus fine» de ce tissu culturel unique, et a ainsi annoncé la création d’un «observatoire des festivals, qui rendra une étude tous les trois ans». Sa mission ? «Observer le mouvement festivalier et ainsi guider les politiques de l’État».
Une charte du développement durable
Autre annonce de la ministre à l’issue de ces états généraux : le lancement d’une «charte du développement durable», un domaine dans lequel «les festivals ont été précurseurs», d’après elle. Ladite charte permettra de «donner un cadre pratique et un socle commun à tous les festivals désireux de s’engager dans une démarche durable», a-t-elle étayé.
Les aides attribuées par le ministère de la Culture seront désormais «conditionnées» à la signature de cette charte. Roselyne Bachelot veut croire en un «large mouvement d’adhésion» derrière ce dispositif, que des collectivités locales et organisations professionnelles se sont «engagées à signer».
Un système d’aides revu pour être «plus lisible»
Pour en finir avec le millefeuille administratif et l’éparpillement des aides, Roselyne Bachelot a en outre présenté un nouveau cadre de soutien, qu’elle décrit «plus clair et cohérent», pour les festivals.
Afin de bénéficier du soutien de l’État, ils devront à l’avenir répondre à plusieurs critères. La ministre a indiqué que trois types d’aides seraient désormais octroyés : des conventions triennales pourront être contractualisées avec «des festivals structurants», des aides ponctuelles pourront être attribuées dans la mesure où il y a «un partenariat des collectivités territoriales». Et «des aides transversales thématiques» permettront d’aider les festivals «à s’équiper, acheter du matériel, ou répondre à ces objectifs de développement durable».
De nouvelles conditions d’éligibilité
Outre la signature de la charte du développement durable, pour bénéficier d’une aide de l’État, les festivals devront aussi répondre à «plusieurs conditions d’éligibilité», telles que «l’indépendance de la programmation, l’égalité femme-homme, ou la lutte contre les violences sexuelles et sexistes».
Roselyne Bachelot a au passage souligné que le projet de loi de finances pour 2022 prévoyait «10 millions d’euros supplémentaires pour soutenir les festivals», qui viendront s’ajouter aux aides habituelles débloquées chaque année par le ministère, et qui atteignaient jusqu’ici 35 M€.
«Nous avons décidé de ne pas fermer les lieux de culture»
S’ils se tenaient à «Toulouse, ville de culture et cœur d’une région où il y a énormément de festivals de toute nature», selon les mots de Roselyne Bachelot, ces états généraux des festivals avaient été initiés par le ministère après la terrible saison estivale de 2020 : une première édition s’était déroulée à Avignon (Vaucluse) en octobre 2020, et une seconde à Bourges (Cher) en juin 2021.
À l’issue de ce troisième acte, la ministre se veut prudente face à une «crise sanitaire qui n’est pas toute entière derrière nous». Et si l’ombre de la cinquième vague a entraîné des mesures restrictives pour le secteur culturel dans nombre de pays, la ministre estime que ...
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