Au moment où les conséquences des coupes budgétaires commencent à se faire sentir dans le secteur, le ministère de la Culture et les collectivités viennent d’annoncer un soutien financier visant à favoriser les mutualisations et les coopérations.
Un rétropédalage ? Alors que les théâtres déplorent une baisse de subventions et des conséquences très concrètes sur leur fonctionnement, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé vendredi, lors d’une visite à Bourges, un renforcement budgétaire du plan «Mieux produire, mieux diffuser» à hauteur de 8,6 millions d’euros. Cette mesure intervient dans le cadre d’un partenariat avec les collectivités territoriales, qui, elles, investissent 13,5 millions d’euros, pour un montant global de 22,2 millions d’euros. Cet apport est destiné à favoriser les mutualisations et les coopérations dans la création de spectacles vivants et des arts visuels, a complété le Ministère dans un communiqué.
La sélection des projets concernés par cette aide serait déjà finalisée, et concerne «254 structures labellisées et conventionnées ou réseaux de coopération, engagés à mettre en œuvre des initiatives répondant aux enjeux de ce plan, [qui] vont bénéficier de ces moyens sur l’ensemble du territoire hexagonal et ultramarin, dont un tiers au bénéfice des territoires ruraux», a précisé le ministère. Il complète : «Les projets retenus concernent l’ensemble de la création artistique : musique (22 %), danse (13 %), arts visuels (12 %), théâtre (12 %), arts de la rue (5 %), cirque (4 %), marionnette (1 %). 31 % des projets sont pluridisciplinaires».
Cette annonce a été prononcée le jour où deux structures publiques déploraient une baisse de moyens drastique : à Toulouse, le conseil départemental de la Haute-Garonne a diminué de 80 % sa subvention au ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie pour 2024, soit 190 000 euros, tandis qu’à Créteil, la Maison des Arts et de la Culture a annoncé la suppression de huit spectacles prévus pour la saison prochaine, à l’issue de la baisse de subvention du conseil départemental du Val-de-Marne qui s’élève à 150 000 euros.
Un signal alarmant et un coup de dur de plus pour le secteur, qui doit déjà faire face aux conséquences de l’amputation du budget du ministère de la Culture de 204,3 millions d’euros, dont près de 96 millions pour le programme de la création artistique.
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