La ministre de la culture a annoncé qu’à partir de janvier 2022 toutes les subventions versées aux structures relevant de ce secteur seront conditionnées au respect d’un certain nombre de critères de prévention et de traitement des violences sexuelles.
Après le cinéma et la musique, le théâtre et les ballets. La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a annoncé, jeudi 25 novembre, le lancement d’un plan de lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels (VHSS) dans le domaine du spectacle vivant. A partir de janvier 2022, toutes les aides et subventions versées par le ministère aux structures relevant de ce secteur, soit un montant d’environ 272 millions d’euros, seront conditionnées au respect d’un certain nombre de critères de prévention et de traitement de ces violences.
Tous les lieux aidés par la Rue de Valois sont concernés : les scènes nationales (Le Volcan au Havre, la Halle aux grains à Blois, etc.), les centres dramatiques nationaux (La Criée à Marseille, le Théâtre des Amandiers à Nanterre, etc.), les centres chorégraphiques nationaux (le Ballet Preljocaj à Aix-en-Provence, le Ballet national de Marseille, etc.), les centres nationaux des arts de la rue et de l’espace public, mais aussi les festivals et les «équipes et ensembles artistiques» bénéficiant d’une aide publique. «En tout, cela concerne 1 249 structures», assure l’entourage de Mme Bachelot. Les établissements nationaux (Opéra de Paris, Comédie-Française, Théâtre de l’Odéon, etc.) disposaient de leur propre plan depuis 2018.
Formation obligatoire
Concrètement, ces organismes devront s’engager à respecter une trentaine de critères s’ils veulent continuer de percevoir une aide de l’Etat. Le suivi d’une formation sur la prévention des violences sexistes et sexuelles sera notamment obligatoire pour les dirigeants et les services des ressources humaines. Les salariés pourront également suivre cette formation «tous les deux ans», s’ils le souhaitent. La désignation d’un référent «VHSS» (deux pour les structures de plus de 250 salariés), d’ores et déjà prévue par le code du travail, devra être strictement respectée.
«En cas de production artistique pouvant utiliser le nu ou des situations à caractère sexuel, un plan de prévention spécifique» devra également être mis en place, «avec une personne référente pour suivre la production et conseiller les équipes, de la conception jusqu’aux représentations», explique-t-on au ministère. Une question loin d’être anodine dans un milieu où la liberté artistique est souvent érigée en totem, générant des situations où le consentement des interprètes n’est pas toujours clairement établi, comme l’a montré le mouvement #metoothéâtre. Les structures seront également incitées à ...
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