2021, l’année de la renaissance pour un secteur traumatisé ? Pas si sûr, selon les universitaires Emmanuel Négrier et Aurélien Djakouane. La faute à des aides insuffisantes et à des normes menaçant la raison d’être des festivals : la convivialité.
Danse, théâtre, musique, arts de rue... Sur plus de 6 000 festivals par an en France tous genres confondus, dont 4 000 sur la période estivale, la pandémie n’a épargné personne. Si les chiffres ne sont encore que des estimations, faute d’un recensement exhaustif, rien qu’en musiques actuelles, secteur majeur de l’économie festivalière, près de la moitié des événements auraient été contraints de jeter l’éponge. Dans le volet de l’étude SoFest ! consacré aux conséquences de la crise sanitaire, Emmanuel Négrier et Aurélien Djakouane, chercheurs spécialisés dans l’économie et la sociologie des festivals, estimaient les pertes du secteur pourraient s’élever à 2,6 milliards d’euros. Alors que la deuxième partie de leurs états généraux doit se tenir à la fin du Printemps de Bourges, le 28 juin prochain, les festivals, entre éditions tronquées et menaces d’annulation, abordent l’été avec angoisse.
La saison 2021 des festivals s’annonce-t-elle aussi catastrophique que la précédente ?
Emmanuel Négrier : C’est probable, même s’il est difficile de prédire les choses. En 2020, environ 60 % des festivals ont été annulés. L’été 2021 promet d’être mouvementé. Dans le cas d’un festival de musique savante, essentiellement fondé sur des bénévoles et qui bénéficie d’un haut niveau de subventions, les difficultés seront moindres. En revanche, pour un festival de musiques actuelles qui a déjà dû annuler son édition 2020 et qui dépend énormément de la billetterie et de ses ressources propres, la possibilité existe de se maintenir, mais a minima, en...
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