Alors que Molière fête ses 400 ans cette année, plusieurs personnalités appellent à sa panthéonisation. L'Élysée refuse.
MOLIÈRE - On fête ses 400 ans: le comédien et dramaturge de génie Molière est à l’honneur ce samedi 15 janvier. Né ce jour en 1622, Jean-Baptiste Poquelin de son vrai nom, est un pilier de la comédie et du théâtre français. Pour cette année anniversaire particulière, des célébrations sont prévues tout au long de 2022, notamment dans les hauts lieux qui ont marqué sa carrière, mais surtout dans sa “maison” la Comédie-Française, née sept ans après sa mort dans la continuité de sa troupe.
Cet auteur est si emblématique que l’acteur Francis Huster se bat depuis des années pour qu’il entre au Panthéon. Une idée reprise récemment dans la sphère politique, notamment par la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse qui décrit le dramaturge du 17e siècle comme “le plus grand génie du théâtre français”. En février, la candidate socialiste Anne Hidalgo, maire de Paris, a fait de même en faisant voter un vœu au Conseil de Paris. Mais l’Élysée a écarté une telle éventualité, soulignant que toutes les figures panthéonisées “sont postérieures aux Lumières et à la Révolution”.
Une position qu’a reprise la ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur LCI ce samedi. Selon elle, “la bonne démarche n’est pas de faire entrer Molière au Panthéon, c’est d’aller dans un théâtre pour l’écouter et le faire vivre”, explique-t-elle face à Darius Rochebin. “Je préfère que l’on se batte de façon vivante”, poursuit-elle avant de déclamer l’Acte 3, scène 2 de Tartuffe.
“Avant que de parler, prenez-moi ce mouchoir. Couvrez ce sein, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées”, récite la ministre avant de poursuivre la scène avec les mots de Dorine.
S’il fallait panthéoniser une personnalité de “l’Ancien régime”, Roselyne Bachelot confie aussi qu’elle choisirait Montesquieu.
Une décision politique?
La justification du gouvernement que reprend la ministre est loin de convaincre les partisans de la panthéonisation du dramaturge:
Francis Huster rappelle qu’il n’y a aucun critère immuable pour faire son entrée au Panthéon et dénonce une “injure” faite à l’auteur: “Molière a osé défendre les valeurs qui ont fait que la France est respectée dans le monde entier. […] Si le Panthéon n’est fait que pour retracer la gloire de la France à partir de la Révolution, il vaut mieux alors ne plus jouer du Molière, du Racine, du Beaumarchais”, selon l’acteur cité par Actualitté.
Un avis partagé notamment par ...
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