Lundi, les détails du vaste programme de commandes d’œuvres en espace public annoncé par le Président en mai 2020 ont été dévoilés à l’Elysée. Bonne surprise : il fait confiance aux artistes et tranche ainsi avec les anciens modèles.
Ça peut ressembler à un monolithe planté sur une aire d’autoroute, à une fresque murale dans une école mais aussi à une «rhapsodie juridique» composée à partir des archives parlementaires de la loi de 1905. Une grande partie des œuvres installées dans l’espace public émanent de commandes directes de l’Etat qui, en France, y consacre chaque année, environ 3 millions d’euros en plus du «1 % artistique» (le pourcentage du coût des travaux des bâtiments publics allant, depuis 1951, à la commande ou à l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants). Les riverains n’ont pas souvent leur mot à dire et la question revient comme une petite rengaine : devraient-ils l’avoir davantage ? Poser cette question dans les milieux de l’art, plus que jamais écartelés entre politique de l’offre et de la demande, revient à se lancer dans une course en sac sur piton rocheux.
Toutefois, il fallait bien s’y atteler lorsque le 6 mai 2020, Emmanuel Macron faisait savoir qu’il entendait renforcer, face au privé, son rôle de grand mécène en lançant – comme Jack Lang l’appelait de ses vœux – un nouveau «New Deal» culturel. Soit un vaste programme de commandes publiques aux artistes, inspiré de celui qu’avait créé le président Roosevelt pour lutter contre la grande dépression qui suivit la crise de 1929 et qui permit à des artistes comme Walker Evans, Jackson Pollock ou Orson Welles de travailler…
Lire la suite sur liberation.fr