Après les musées, au tour des cinémas : les salles de projection pourront accueillir les spectateurs à compter du vendredi 26 février, partout au Québec. Cette réouverture, juste à temps pour la relâche scolaire, se prolongera dans le temps sauf s’il y a une recrudescence de la pandémie de coronavirus.
En conférence de presse, François Legault n’a pas fait de mystère : il s’agissait d’offrir une activité hors de la maison aux nombreuses familles qui seront en congé. Évidemment, en respectant les règles sanitaires d’usage, dont la distanciation et le port du masque obligatoire.
Dans le milieu, on espère que cette fois sera la bonne, étant donné qu’on n’a décelé aucun cas d’éclosion de COVID-19 dans les salles.
Les propriétaires sont déjà à peaufiner leur programmation : «J’ai 22 titres pour le 26 février», indique Robin Plamondon. Le copropriétaire des cinémas Le Clap à Québec a aussi fait le plein d’employés. «Il ne m’en manque que deux ou trois pour rouler au maximum.»
Il a toutefois dû en rassurer plusieurs. «Ils ont peur de revenir et de devoir repartir» s’il advenait d’une troisième fermeture. Même chose du côté des distributeurs dont certains seraient craintifs d’investir dans une vaste campagne de promotion de leurs films en raison d’un avenir incertain.
La bonne nouvelle, outre que «toutes les salles du Québec sont ouvertes», réside tout de même dans le fait que le milieu est plus uni que jamais. «Tout le monde travaille ensemble pour éviter les conflits. Il y aura une rencontre générale de tous les distributeurs» québécois mercredi matin concernant le calendrier des sorties.
Mais nul doute que ça va finir par se bousculer aux portes, malgré toute la bonne volonté du monde, avec tous ses films qui attendaient depuis des mois cette réouverture.
La table était mise
Le feu vert à la réouverture des musées en zones rouges avait en quelque sorte mis la table à celle des cinémas pour la semaine de relâche. Ça, et le fait que les salles en zone orange ne pouvaient bénéficier de nouveaux films — les distributeurs s’y refusaient sans les marchés de Montréal et Québec.
Évidemment, le délai est très court pour que la machine reparte, publiciser les sorties et organiser les projections (virtuelles ou pas) pour la presse.
La déesse des mouches à feu, dont la pandémie avait stoppé l’envol, sera de retour en salle le 26. Le long métrage d'animation Félix et le trésor de Morgäa, qui devait prendre l’affiche au moins dans les cinémas ouverts en zone orange, pourra bénéficier d’une sortie étendue.
Mais plusieurs, au Québec, avaient volontairement retardé leurs gros canons, dont les très attendus Maria Chapdelaine, Vinland et Tu te souviendras de moi. On y verra plus clair sous peu.
Chez Séville, il n’y a aucun long métrage québécois sur les tablettes — les sorties sont prévues pour plus tard en 2021. L’important distributeur va donc laisser toute la place dans les prochaines semaines, indique Patrick Roy, son président. Il signale au passage qu’il y a peut-être «un film qu’on va sortir plus vite», mais ça ne sera pas pour tout de suite.
Cela dit, le fait que les cinémas québécois rouvrent les projecteurs ne signifiera pas nécessairement que la province sera inondée de nouveautés.
M. Roy donne l’exemple de Chaos Walking avec Tom Holland et Daisy Ridley, qui doit prendre l’affiche le 5 mars aux États-Unis et dont il détient les droits au Canada. «On regarde toutes les options.» Soit le sortir seulement au Québec puis ailleurs éventuellement, attendre un peu voir si d’autres provinces vont embarquer dans la parade ou simplement retarder la sortie.
Par contre, il est d’ores et déjà prévu que My Salinger Year, de Philippe Falardeau, sera sur les écrans le 5 mars. D’autres primeurs, notamment des films français, pourraient aussi profiter de l’ouverture.
Mais il y a le couvre-feu. «On va faire avec», comme disait Patrick Roy. Les représentations de début de soirée sont les plus rentables. La question se pose moins pendant la relâche, mais elle sera centrale ensuite.
«Les exploitants devront toutefois tenir compte du couvre-feu et construire leur programmation en conséquence, explique Éric Bouchard, président de la Corporation des salles de cinéma du Québec. Nous avons aussi à peine 10 jours pour bouger. Notre programmation en sera une de transition, mais quand même améliorée si on compare avec ce que nous avons vécu au mois de juin l’an dernier.»
La levée de l’interdiction ou le déplacement de celle-ci de 20 h à 21 h 30, comme en zone orange, pourrait changer la donne pour la suite des choses. «Sans ça, ça ne va pas être rentable», souligne Robin Plamondon, du Clap, en invitant...
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