Tentant de déterminer un protocole sanitaire viable, l’Espagne a mené un premier concert-test samedi. En France, les expérimentations sont à la traîne, les autorités misant toujours sur la jauge de 5 000 spectateurs assis, annoncée en février. Une contrainte fatale pour la plupart des festivals estivaux, qui préfèrent annuler.
Un festival d’été (ou de printemps), sans tireuses à bière, ni kebabs huileux (ou salades aux graines de chia et épices zaatar) ni forêt de guitounes embourbées dans les champs adjacents, mais avec des spectateurs masqués, posés sur des chaises ou dans des gradins, qui suivent un fléchage pour aller aux toilettes et s’abstiennent d’éructer dans l’oreille du voisin pour dominer les décibels est-il encore un festival d’été (ou de printemps), ou juste un oxymore ? That is the question, qui tarabuste la myriade d’événements concernés, depuis que le gouvernement a édicté le 18 février les nouvelles règles du jeu liées à la pandémie – non sans préciser, bien sûr, que celles-ci étaient susceptibles d’évoluer au rythme des courbes de progression des contaminations.
Pour mémoire, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, annonçait alors aux professionnels la bonne nouvelle : ils pourraient exister en 2021, tout en douchant simultanément l’exaltation, en plafonnant l’accès quotidien à 5 000 spectateurs, assis de surcroît. Autrement dit, une hérésie pour quiconque connaît le biotope live qui, aux beaux jours, concentre un maximum de monde en un minimum de temps et (parfois) d’espace. Avec, en outre, des schémas économiques qui, indexés sur la hausse frénétique des cachets et des coûts fixes (infrastructures, sécurité…), situent le seuil de rentabilité à des dizaines de milliers de...
Lire la suite sur liberation.fr