Le gouvernement réfléchit à la mise en place d’un « pass sanitaire » numérique, qui permettrait, entre autres, d’accéder aux lieux culturels et sportifs. A ce stade, les élus ont repéré un certain nombre de difficultés à prendre en compte.

L’idée d’un « pass sanitaire » fait désormais son chemin. Ce sésame permettrait de voyager librement mais aussi d’avoir accès aux restaurants, bars et aux lieux culturels et sportifs. Une réunion interministérielle s’est tenue à l’Elysée, le 3 mars pour en dresser les modalités, afin que ces lieux puissent être de nouveaux accessibles, même si le virus circule encore.

Le 25 février, Emmanuel Macron avait évoqué, à l’issue d’une réunion avec les dirigeants européens, la possibilité d’un tel outil numérique, qui pourrait prendre la forme d’un QR code intégré à l’application Tousanticovid. Même si les contours restent flous, ce « pass sanitaire » pourrait être une sorte de carnet de santé numérique, intégrant des informations sur des tests négatifs mais aussi sur la vaccination.

Des regroupements à l’entrée des lieux de culture ?

Comment les élus des municipalités appréhendent-ils l’éventualité d’un tel dispositif, donnant accès, par exemple aux équipements culturels et aux festivals ? Des incompréhensions engendrant de nombreuses questions semblent dominer dans les villes qui seraient en première lignes pour organiser les contrôles à l’entrée des lieux culturels avec cet outil numérique.

« Vérifier ce type de pass  l’entrée des musées ou expositions prendra plus de temps et risque d’engendrer plus de regroupements. Le gel, les masques, mais aussi la distanciation sociale, sont pour nous la bonne solution. Nous sommes néanmoins prêts à étudier tout ce qui pourra contribuer à la réouverture de ces lieux », témoigne Claire de Causans, adjointe (SE) à la culture d’Arles (Bouches-du-Rhône).

Mais au-delà des questions d’organisation, des élus s’interrogent aussi sur le respect des données individuelles, et, plus largement, sur les conséquences en matière de libertés individuelles. « Je suis assez dubitatif, car, en plus des questions juridiques et de données, il y a un réel risque de discrimination, car une partie de la population n’a pas vraiment accès aux outils numériques », déplore Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire (PS) de Cahors (Lot) et président de la commission« culture » de l’Association des maires de France.

Le « pass sanitaire », un défi démocratique

Pour Benoît Careil , adjoint (écologiste) de la culture à  Rennes (Ille-et-Vilaine), le « pass sanitaire » est un réel « défi démocratique, car les lieux culturels doivent être ouverts à tous. Ce type de mesure est difficile à comprendre pour nous, collectivités. Et il y a...