Des fonds débloqués pour le secteur et les intermittents lors de la crise sanitaire n’auront pas suffi : avec trois ministres de la culture en quatre ans, une communication maladroite et un supposé manque de vision, le président s’est attiré les foudres du milieu culturel.
Tous ses proches vous le diront : Emmanuel Macron n’aime pas les repentirs. Lors d’un déplacement consacré à la réouverture des lieux de culture, à Nevers le 21 mai, le chef de l’Etat s’est pourtant fait violence. « Si est essentiel ce qui m’aide à être moi ou à vivre, l’art l’est à coup sûr », a lancé le président de la République. Une référence explicite à la polémique qui avait agité les milieux culturels à l’automne, lorsque les librairies avaient été considérées comme « non essentielles » par le gouvernement et obligées de baisser leur rideau durant le second confinement.
Même si l’Elysée s’en défend, ce mea culpa en dit long sur l’état des relations entre le pouvoir et le monde de la culture. A tort ou à raison, de nombreux artistes et professionnels estiment avoir été mal traités durant l’épidémie. « Je pense qu’on n’a jamais eu un gouvernement aussi peu intéressé par la culture », a encore taclé le réalisateur Cédric Klapisch dans le magazine Elle, fin avril, déplorant qu’il ait « fallu deux confinements pour que les librairies soient jugées dignes de rester ouvertes, et quatre discours pour qu’Emmanuel Macron prononce enfin le mot “culture” ! ». « Le président n’a pas sauvé la culture, il a fermé la culture », abonde Pascal Rogard, directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques.
Effort budgétaire
Durant la crise sanitaire, l’exécutif a pourtant dépensé sans compter. Les intermittents ont obtenu une « année blanche » de seize mois, les producteurs de cinéma un fonds pour maintenir les tournages, les...
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