Adjoint (PS) au tourisme et à la vie nocturne à Paris, Frédéric Hocquard a été élu le 8 février dernier à la présidence de la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC). Un mandat entamé dans des conditions inédites, dues à la crise sanitaire.
Vous entamez votre mandat de président de la FNCC en pleine crise sanitaire. Etes-vous inquiet ou optimiste ?
Je suis partagé. C’est d’abord l’inquiétude qui prévaut, parce que nous n’avons aucune visibilité sur l’évolution de la situation. Même si Roselyne Bachelot évoque une reprise pour la mi-avril, avec une jauge limitée à 5 000 personnes, nul ne sait précisément quelles activités vont reprendre, quand et dans quelles conditions.
Autre motif d’inquiétude : la culture a été cataloguée parmi les activités non essentielles. Ce, malgré des décennies de combat en faveur de l’exception culturelle et l’existence de politiques publiques fortes.
Quelles sont, cependant, vos raisons de rester optimiste ?
Quand cette pandémie sera derrière nous, je pense que nous pourrons enfin aborder différemment le débat sur les politiques culturelles : ce qui manque encore aujourd’hui, c’est une véritable coconstruction entre l’Etat et les collectivités et le monde de la culture.
Sur la crise sanitaire, le gouvernement a tout récemment changé de logique, en commençant par discuter avec les collectivités avant de prendre des décisions. Cette logique-là doit aussi prévaloir pour la culture.
Il faut aller vers une meilleure territorialisation des aides de l’Etat. Prenons l’exemple des festivals : l’Etat a, certes, prévu un fonds d’urgence pour les aider, mais il n’a pas discuté avec les collectivités pour savoir si elles ont encore les moyens de les financer.
Pour approfondir le dialogue avec l’Etat, nous avons déjà des instances : les CTC [conseils territoriaux pour la culture, qui réunissent les représentants de l’Etat et des collectivités, ndlr], les Coreps [comités régionaux des professions du spectacle, ndlr], que le gouvernement a l’intention de réactiver une fois la crise terminée, ou encore le CNPS [Conseil national des professions du spectacle, ndlr].
Ces instances se réunissent pourtant…
Depuis que les équipements culturels ont été refermés, en octobre dernier, les collectivités et l’Etat sont dans une relation plus frontale. Deux municipalités ont tenté de rouvrir leurs musées en dérogeant à la loi ! C’est tout de même du jamais-vu ! Autre signe de cette absence de dialogue : l’appel des organisations professionnelles pour la réouverture de tous les lieux de culture en même temps – sous protocole sanitaire, bien entendu – signé par la FNCC et de très nombreux élus municipaux, départementaux, régionaux. Un appel qui montre aussi, au passage, l’engagement des maires et des présidents d’exécutifs locaux en faveur de la culture.
Comment sortir de ce face-à-face ?
Le ministère de la Culture doit commencer par fluidifier le dialogue en réunissant beaucoup plus souvent les différentes instances de concertation que j’ai évoquées à l’instant.
Ensuite,...
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