A huit jours de la réouverture tant espérée, les professionnels du spectacle restent dans le flou. Outre des jauges d’ores et déjà incompatibles avec une reprise des salles privées sans de lourdes pertes, des incertitudes demeurent, tant sur les programmations possibles que l’application stricte ou non du couvre-feu.
Ils sont prêts, ils n’attendent que ça, cela fait sept mois qu’ils rêvent de ce moment où les acteurs retrouveront le plateau devant un public. Enfin tous ceux qui peuvent se permettre de ne remplir une salle qu’à 35 %, ce qui exclut d’office la très grande majorité des théâtres privés dont le modèle économique repose sur la vente des billets. Comme beaucoup d’entre eux, le théâtre de la Porte-Saint-Martin, «qui reçoit zéro subvention», ne rouvrira ses portes ni en mai ni en juin, même si les jauges remontent à 65 %. «Tout est beaucoup trop instable. Donc on va attendre septembre.» Septembre pour montrer quoi ? Pour la première fois depuis qu’il dirige ce théâtre, Jean Robert-Charrier ne le sait pas. Enfin, il a bien une petite idée, mais lundi 10 mai, rien de certain.«Pourquoi ne pas s’associer avec des scènes subventionnées, qui subissent un tel engorgement de spectacles qu’elles ont des difficultés à les reporter ? La seule note positive de cette crise serait qu’elle nous permette d’imaginer de nouvelles formes de collaboration entre scènes publiques et privées.»
Une alliance qui n’a rien d’évident. Les théâtres privés reposent sur des aimants à public, des têtes d’affiche. C’est d’ailleurs l’autre raison pour laquelle la plupart passent leur tour. Leurs vedettes sont prises. Jean Robert-Charrier s’est résolu à éteindre définitivement la Carpe et le Lapin, de et avec Vincent Dedienne et Catherine Frot, joué seulement 24 fois, malgré un taux de...
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