Les professionnels l’attendaient avec impatience. Jeudi 20 janvier, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé un allègement «gradué et progressif» des restrictions sanitaires qui frappent le secteur culturel depuis le début de l’année. Concrètement, les spectacles se déroulant avec un public assis pourront avoir lieu sans jauge à partir du 2 février. Depuis le 3 janvier, la capacité maximale des salles avait été fixée à 2 000 spectateurs en intérieur et à 5 000 en extérieur, ce qui avait entraîné l’annulation de nombreuses manifestations.
Pour les concerts debout, qui étaient purement et simplement interdits depuis le 3 janvier, à l’intérieur comme à l’extérieur, les professionnels devront attendre le 16 février avant de pouvoir reprendre leur activité. Un délai supplémentaire jugé nécessaire par le premier ministre pour «absorber les effets du pic épidémique» et s’assurer d’un réel reflux de la cinquième vague de contamination, alors que plus de 425 000 cas positifs au Covid-19 ont été encore enregistrés jeudi.
Cette reprise d’une activité normale se fait à une condition : les spectateurs âgés de 16 ans et plus devront, dès le 24 janvier, présenter un passe vaccinal, c’est-à-dire un schéma vaccinal complet, pour pouvoir entrer dans une salle de spectacle, un cinéma ou un musée. Seuls ceux âgés de 12 à 15 ans pourront encore présenter un passe sanitaire et être admis dans un lieu culturel avec un simple test négatif. Les enfants de moins de 12 ans ne sont pas concernés par ces restrictions. Le port du masque, en revanche, reste obligatoire pour tout le monde.
«On sort enfin du flou artistique»
Sans surprise, ces annonces ont été plutôt bien accueillies par les professionnels. «On sort enfin du flou artistique. Depuis la fin décembre [2021], on réclamait un calendrier pour pouvoir travailler avec les producteurs et programmer des concerts. Dès demain, le public va pouvoir recommencer à acheter des places sereinement», se réjouit Daniel Colling, le président des Zénith de Paris, Nantes et Toulouse, qui avait suspendu tous les spectacles et concerts prévus dans ses salles en janvier.
«C’est bien, on avait besoin de visibilité, on l’a demandé et on l’a eue, abonde Angelo Gopee, directeur général de la filiale française de Live Nation, le plus gros organisateur de concerts au monde. Mais il faut être réaliste, le public va avoir du mal à s’y remettre. Quand on a rouvert l’an dernier, beaucoup de salles ont continué à souffrir à cause de la lassitude des gens. On va devoir encore recaler des dates la semaine prochaine. Notre activité ne devrait reprendre normalement que fin mars.»
«Il n’y a pas de petite victoire, apprécie Romain Turgel, directeur général associé de Veryshow (production de concerts d’artistes internationaux en France) et de Verypop (artistes francophones en France et à l’étranger). Mais si les artistes français seront là, ce sera plus difficile pour les internationaux, dont la présence dépend aussi des autres pays. Il faut faire avec l’Allemagne, où la jauge est à 700 spectateurs, et les Pays-Bas, où elle est à zéro ! Je pense qu’on va devoir ...