Une analyse du cabinet d’audit EY, publiée ce mardi, préconise de renforcer les aides à la culture européenne pour tendre progressivement vers une reprise globale. Le secteur a perdu un tiers de son chiffre d’affaires en 2020.
La culture européenne, colosse aux pieds d'argile. Selon une étude du réseau international d'audit EY publiée ce mardi, le caractère supposé « non-essentiel » de la culture est à remettre en perspective. « L'économie culturelle est un puissant levier d'exportation et de rayonnement pour l'Union européenne, les exportations de biens culturels représentant plus de 28,1 milliards d'euros en 2017 », indique l'étude.
Avec des revenus « estimés à 643 milliards d'euros et une valeur ajoutée générée de 253 milliards d'euros en 2019, les industries culturelles et créatives (ICC) représentaient ainsi 4,4 % du PIB de l'UE en termes de chiffre d'affaires », éclaire l'analyse. Soit une « contribution économique supérieure à celle des télécommunications, de la haute technologie, de l'industrie pharmaceutique ou de l'industrie automobile ».
Aider la culture, « poids lourd de l'économie » européenne, apparaît dès lors comme l'une des clés pour amorcer une reprise globale, selon EY. Et le temps presse : la culture à l'échelle de l'Union européenne a perdu 31 % de son chiffre d'affaires en raison de la crise sanitaire.
« Il faut ancrer la culture dans l'économie »
« Les industries culturelles et créatives (ICC) sont à prendre en compte dans une stratégie économique de relance globale, insiste EY. Réinvestir dans les industries culturelles est une partie de la solution », commente Jean-Noël Tronc, directeur général en France de la Sacem et commanditaire du rapport d'EY.
« Il faut ancrer la culture dans l'économie », renchérit Marc Lhermitte, d'EY, auteur de cette étude qui établit que les ICC comptaient avant la pandémie « parmi les poids lourds de l'économie de l'Union européenne ».
Sinistrée par les effets de la crise sanitaire, cette branche a perdu en 2020 en Europe « environ 31 % de son chiffre d'affaires ». Si « le transport aérien est le secteur le plus en souffrance, les ICC ont connu des pertes de chiffre d'affaires supérieures à celles subies par d'autres secteurs phares de l'économie européenne que sont le tourisme et l'automobile (respectivement -27 % et -25 %) », insiste EY.
« Le spectacle vivant (-90 % entre 2019 et 2020) et la musique (-76 %) sont les plus touchés », précise encore EY. Et le tableau qui se dessine pour 2021 est tout aussi sombre. « Ce qui nous a frappés, c'est que les conséquences économiques pour la culture vont se prolonger sur 2021 de façon assez certaine », indique Marc Lhermitte.
Jean-Noël Tronc redoute pour 2021 une « annus horribilis bis ». « L'annulation de Glastonbury (prestigieux festival de musiques actuelles en Angleterre) est un premier signal extrêmement préoccupant, avec un risque d'effet domino puisque ce festival permet d'articuler les tournées européennes d'artistes internationaux. Nombre d'acteurs culturels ne se relèveront pas d'une deuxième année blanche. »
Un rétroplanning pour maintenir les festivals
Jean-Noël Tronc va s'entretenir en visioconférence avec des commissaires européens, dont Mariya Gabriel et Thierry Breton, pour dévoiler des pistes de travail. « Je (leur) dirai : Vous devez vous impliquer dans une stratégie du déconfinement au niveau...
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