ENQUÊTE - Toute la filière a été durement affectée par la crise de coronavirus. Les salles de cinéma espèrent ouvrir mi-avril.
Ce dimanche 14 mars, cela fera un an que les cinémas ont dû fermer leurs portes en France. Jamais les exploitants n’auraient imaginé que leurs projecteurs resteraient éteints huit mois sur douze. Après la réouverture manquée à Noël, ils n’osent croire que l’horizon s’éclaircisse enfin. «Le processus de réouverture pourrait commencer à la mi-avril», espère pourtant Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas, qui participe à une réunion au ministère de la Culture, ce vendredi 12 mars. Le choix promet d’être extraordinaire. Avec 350-400 films français et coproductions européennes en attente (le Centre national de la cinématographie n’a pas le chiffre exact, mais sur une année normale, on atteint 391), la première salve jusqu’à fin juin sera 100 % franco-française.
Deux superproductions sont dans les starting-blocks. D’abordOSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire , de Nicolas Bedos, avec Jean Dujardin et Pierre Niney. «Un divertissement idéal pour fêter la réouverture des salles», estime son producteur Éric Almayer. Jérôme Seydoux, à la tête de Pathé, est aussi en embuscade avec Eiffel, de Martin Bourboulon, annoncée pour le 5 mai. Le milieu du cinéma est fébrile, car leurs productions n’auront que quelques semaines pour attirer le public. Entre les deux confinements, les films français ont été sauvés par l’absence des productions américaines. Cette fois, au vu du rythme des vaccinations aux États-Unis, de la réouverture des salles à New York et bientôt à Los Angeles, les longs-métrages à grand spectacle gardés au chaud à Hollywood déferleront probablement à partir du 4 juillet. Soit deux jours avant le début du Festival de Cannes, prévu le 6 juillet.
Ce jour-là, trois films très attendus sur la Croisette, dont The French Dispatch, de Wes Anderson, Benedetta, de Paul Verhoeven avec Virginie Efira, et Annette, de Leos Carax avec Marion Cotillard et Adam Driver, devraient être sur les écrans. Dès lors et jusqu’à Noël, entre Mourir peut attendre, le dernier James Bond, Dune, de Denis Villeneuve, les Marvel, Aline, de Valérie Lemercier, ou Les Tuche 4, d’Olivier Baroux, «le spectateur est assuré d’avoir chaque semaine trois à quatre incontournables, souligne Éric Altmayer. Avec la meilleure volonté, jamais le public n’arrivera à tout voir.»
«Rouvrez les salles! Maintenant!»
La médiatrice du cinéma a déjà saisi l’Autorité de la concurrence pour imposer un calendrier concerté des sorties. «Il faut permettre aux films dits “du milieu” de survivre entre les blockbusters et les films dits “de festival” sinon la diversité du septième art français disparaîtra», alerte Christine Beauchemin-Flot, directrice du Sélect au sud de Paris et porte-parole des salles d’art et essai. «La fermeture des salles...
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