Des tableaux sortis plus souvent des réserves. Des œuvres venues de moins loin. Et peut-être moins d’expositions-événements… La crise sanitaire incite les grandes institutions à changer. Et à faire preuve de plus d’inventivité.
Prêts, nos musées ? Après deux cents jours portes closes, ils le sont plus que jamais. Avec du gel, des masques, une jauge de réouverture fixée à 50 %, un sens de visite qui empêche les marches arrière, et peut-être même des billets horodatés. Mais qu’importe ! « Entre les expos que l’on prépare et celles qu’on a pu prolonger ou décaler, il y aura de quoi faire cet été au Mucem », promet le directeur du musée marseillais, Jean-François Chougnet. Heureusement que l’activité a pu reprendre malgré le reconfinement du pays en octobre dernier. Au musée des Beaux-Arts de Rouen, on a récemment recruté une restauratrice chargée de superviser le déplacement depuis Weimar, en Allemagne, d’un grand tableau Art nouveau dont la couche picturale est enrichie de pierres précieuses : une pièce maîtresse de l’exposition « Salammbô : Fureur ! Passion ! Éléphants ! » en cours de montage. D’autres prêteurs empêchés de voyager par le virus acceptent de suivre leurs œuvres en visioconférence, ou réclament des reportages photo une fois les pièces installées. Des techniques qui se sont généralisées à l’ère du Covid et qui pourraient lui survivre. Car la pandémie a obligé les musées à repenser mode de fonctionnement, programmation, et méthode.
Nos institutions auraient moins souffert qu’ailleurs. La dernière étude du Conseil international des musées (ICOM) indique que « 6 % des institutions dans le monde redoutent de devoir fermer définitivement leurs portes », relevant toutefois d’importantes disparités régionales. Si le risque est faible en Europe et en Amérique du Nord, il est plus élevé en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Asie et dans les pays arabes. En France ? Le budget 2021 de la culture, le plan de relance sur deux ans, les fonds d’urgence, le chômage partiel, le soutien massif de l’État et des collectivités territoriales ont limité la casse. Nos musées nationaux, territoriaux ou privés devraient échapper aux licenciements observés outre-Atlantique où, du Metropolitan Museum de New York au musée d’Art moderne de San Francisco, près...
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