Invitée de la Matinale de France Inter mercredi matin, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot était là pour dérouler le tapis rouge du déconfinement à une semaine des réouverture de musées, salles de cinéma, de spectacles etc. Se présentant à l’instar de l’optimiste Jean Castex en bâtisseuse d’un «modèle résilient» tout en reconnaissant un peu plus tard s’être retrouvée dans la situation de gérer le portefeuille à «un moment tragique» et sans véritable précédent historique. Cependant, une fois de plus et comme depuis le début de la crise, on a l’impression qu’à chaque nouvelle punchline (règles concertées, axe de travail et perspectives annoncées) quelqu’un en régie va sonoriser l’ambiance avec le tube eighties de Corynne Charby, Comme une boule de flipper («qui roule, qui roule…») et son «slow d’enfer sans partenaire».
Ainsi du pass sanitaire qui ne s’applique pas aux équipes organisant les festivals mais uniquement aux publics, quand, dans le même temps, elle se réjouit de la tenue le 21 juin de la Fête de la musique où chacun fera comme il veut puisque de toute façon, le pass sanitaire dans cette circonstance de cacophonie freestyle ivre dans toutes les rues et places de France est «logistiquement impossible». Idem sur le cinéma où l’embouteillage des films et les semaines sanglantes à venir ont été balayées d’un revers de main comme pur «problème de riches» pour un secteur «puissamment aidé» et qui devait implicitement arrêter de se plaindre à tout bout de champ, comme si la réalité des rapports de force entre grands groupes et indépendants (sans parler de la concurrence renforcée des plateformes) n’allaient pas éclater dans...