Environ deux mille personnes ont répondu jeudi à l’appel à manifester des organisations syndicales du secteur culturel, selon la CGT. Des rassemblements contre le RN et en soutien aux services publics sont prévus dans les jours à venir.

Il est 14 heures à Bercy, sur le parvis de la Cinémathèque française. Ce jeudi, environ deux mille personnes — d’après la CGT — se sont rassemblées en réponse à l’appel unitaire des syndicats du secteur culturel. Sur la plus grande des banderoles, le message est écrit en lettres capitales : « La culture ne vous dit pas Bercy ». Et pour cause, avant de craindre la menace RN, ils dénoncent surtout « une austérité déjà bien imposée par le ministère de l’Économie et Macron », en référence au prochain budget de la culture, victime d’une récente coupe budgétaire de 200 millions d’euros imposée par Bercy. Sabrina Sarrazin, représentante de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), ajoute qu’avec ces restrictions « nos missions ne pourront plus être exercées correctement, à l’Inrap ça représente 3 millions d’euros en moins ». La menace de l’extrême droite s’ajoute à ses inquiétudes : « Si le RN vient à passer, on se demande ce qu’on va devenir, ils ont déjà annoncé qu’ils privatiseraient l’audiovisuel ; quid de l’archéologie ? »

Un peu plus loin, au micro, Sylvain Guillin, secrétaire général de la CGT Culture, ne mâche pas ses mots : « Notre colère est immense parce que ce président et la majorité qu’il représente est responsable de la décrépitude du service public dans ce pays, que ce soit dans la culture, à l’hôpital, dans l’éducation ; il nous faut lutter ensemble dans les urnes et dans la rue pour le progrès social et pour battre l’extrême droite. »

Crainte de la censure
Quelques instants plus tard, le cortège se met en marche vers le ministère de la Culture. Entre drapeaux et pancartes colorées, âges et horizons divers se mélangent.