Alors que nous vous demandions, à travers un appel à témoignages, comment les consommateurs de culture vivaient le manque d'accès à la culture en commun depuis de longs jours pour cause de restrictions sanitaires, c'est une remise en question générale de l'accès à la culture qui s'est souvent posée à travers vos réponses.
Depuis le 30 octobre, les espaces culturels sont fermés, car dit « non essentiels » par l’exécutif. Sabrina, 32 ans, tonne des Alpes-Maritimes : « depuis plus d'un an nous sommes privés d'exercés notre métier qui est un art certes mais qui est métier avant tout ! Nous sommes patients mais trop d'injustices sont présentes et cela n'est plus supportable. Nous vivons de quoi ? D'eau fraiche ? Vous ne voulez pas rouvrir nos théâtres ? C’est par la force qu'on ira travailler et passer les portes de nos scènes… » Et dont acte ! Puisque, depuis plusieurs semaines, des travailleurs du monde culturel et des artistes se mobilisent et protestent contre ces fermetures alors que nombre de magasins où l’on s’entasse sont ouverts. Nos vous avons demandé à vous, spectateur·rice·s, comment vous viviez l’absence de vie culturelle extérieure. En une semaine, une petite centaine de personnes ont répondu à notre appel à témoignages. Vous pouvez en lire une première restitution dans l’article de Joseph Confavreux sur le « blues des spectateurs ».
« Une ignominie » selon Emmanuel, « l’amputation d’un liant entre les personnes » pour Carmen, « une absence de l’imaginaire partageable, dans un quotidien réduit à des actes, des chiffres, des faits, sans que la magie de la création artistique ne puisse venir sublimer les tracas du peuple, et donc finalement, comme cette fermeture d’accès à la culture est aussi une manière « de tuer la diversité d’opinion et d’expression » analyse Joseph, 61 ans. Vous avez été nombreux à nous le dire, à partager une forme de colère, de tristesse et de lassitude de ne pouvoir sortir de chez vous que pour une balade, de ne pouvoir vous évader qu’à travers vos écrans ou dans les livres. « La vie n'est pas la vie sans la culture ou les cultures. Privés de concerts, de théâtre, de cinéma nous subissons encore et toujours. Travail, maison. maison travail. La survie pour faire vivre le système économique » résume Bénédicte, 57 ans. « Mais jusqu’à quand ? » Et pour quelle place de la culture dans notre société à venir ?
Covid ou pas, un accès à la culture si évident
Comme lors de notre appel à témoignages sur la prise de conscience écologique, Mustapha, 67 ans, rappelle qu’avec une petite retraite, on ne peut pas faire grand chose : « Le cinéma c'est trop cher, le théâtre, les spectacles, les expos, je ne sais plus ce que c'est aussi ». L’accès à la culture, une question qu’il faut déjà avoir le luxe de se poser donc. Karim, quinquagénaire parisien, se sent également exclu de ce questionnement : « Je ne manque pas de ce à quoi je n'ai pas accès. Je n'ai jamais fait partie des catégories sociales qui disposent des moyens économiques d'aller au théâtre, aux concerts, etc., à Paris. Ce sont des mondes qui me sont totalement étrangers, pour moi inexistants car je n'ai pas les moyens de m'y rendre et d'expérimenter les relations qui peuvent s'y vivre. Je suis né et j'ai grandi dans une ville, aujourd'hui presque
Lire la suite sur blogs.mediapart.fr