Après l’euphorie du premier mois de reprise d’activité, ni les théâtres, ni les musées, ni les cinémas ne font le plein, déplore Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde », dans sa chronique.
Le mot qui revient le plus souvent après le 19 mai, jour de réouverture des lieux culturels, est « euphorie ». Le public accourt fort, accueilli dans les limites d’une jauge modeste. Certains musées ou théâtres trichent même un peu, comme un gamin qui engloutit des gâteaux. Trente jours ont passé, et il faut constater que la frénésie est retombée. Nombre de sites accueillent moins de monde qu’il y a un mois, alors qu’ils pourraient en recevoir plus.
Nous avons joint une vingtaine de lieux de toutes disciplines, qui justifient le reflux. Il fait beau, les gens préfèrent partager en terrasse que s’enfermer dans une salle, juin n’est pas bon pour la culture, l’offre est faible, l’Euro de football constitue une rude concurrence, le masque est un frein, il faut réserver sa place sur Internet, les touristes sont absents, etc.
Tout est vrai. Comme il est vrai que de rares lieux sont pleins. Pour tous les autres, reconnaître une fréquentation mitigée n’est pas le meilleur moyen de rebondir. Aussi, certains s’agacent : « Vous voulez quoi, que ça aille mal ? Ça ne va pas mal. »
Ça ne va pas très bien non plus. Au Musée d’Orsay, samedi 22 mai, une file d’attente animait le parvis, et...
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