L’enquête de Pôle Emploi sur les intentions d’embauche des entreprises affiche des résultats encourageants. Mais les perspectives d’emploi sont moins bonnes qu’avant la crise.
Après avoir connu une année noire en 2020, les intermittents du spectacle voient de nouveau le marché du travail leur ouvrir grand les bras. C’est du moins l’impression qui ressort de la lecture de la dernière enquête sur les besoins en main-d’œuvre effectuée chaque année par Pôle emploi. Réalisée entre octobre et décembre 2020, lors du deuxième confinement, sa dernière édition a récolté plus de 450 000 réponses. Il s’agit de la plus grande étude menée chaque année sur le territoire national sur les intentions d’embauche des recruteurs.
Malgré l’arrêt quasi total à l’époque de l’activité des établissements culturels, les employeurs sont restés optimistes sur leurs perspectives de recrutement d’artistes en 2021, qui sont comme chaque année dans le top 15 des métiers les plus recherchés, selon cette enquête. 86 300 professionnels de l’animation socioculturelle et 57 300 artistes et intermittents du spectacle sont attendus par les établissements dans les domaines de la musique, de la danse et des spectacles.
Le gouvernement a décidé de prolonger l’année blanche et les droits à l’assurance-chômage pour les intermittents du spectacle jusqu’en décembre. Si une partie des intermittents renonçait à chercher de nouveaux contrats cette année, une pénurie d’employés dans ces secteurs est-elle imaginable ?
Les recrutements massifs sont coutumiers dans le secteur de la culture. Cette tendance s’explique par le caractère temporaire des emplois proposés : chez les artistes, autour de 40 % des recrutements sont saisonniers. L’été est la saison des spectacles et celle du pic d’activité pour une bonne partie des intermittents.
Des intentions d’embauche encourageantes
Encore faudrait-il que la reprise se confirme. Les festivals de l’été sont autorisés, mais le gouvernement a déjà annoncé qu’ils devront limiter leur jauge à 5 000 personnes assises. Echaudés par ces restrictions et les incertitudes sanitaires, plusieurs organisateurs ont annoncé qu’ils préféraient annuler l’édition 2021 : en Loire-Atlantique, le Hellfest, un festival de métal qui a accueilli 180 000 spectateurs en 2019, a jeté l’éponge ; les Eurockéennes de Belfort, qui devaient se tenir début juillet, ont également été annulées. Et la liste des défections est longue.
Ces intentions d’embauche encourageantes cachent en fait des perspectives d’emploi en baisse par rapport à l’avant-crise. Si les artistes sont, sur le papier, au nombre des professions les plus recherchées en 2021, c’est aussi l’un des métiers qui enregistre une des plus fortes baisses en termes d’intentions d’embauche par rapport à 2019 (- 12,2 %). C’est également l’une des professions « où la difficulté de recrutement est la plus faible (7,5 % des projets) », note l’étude de Pôle emploi. Les offres d’emploi sont nombreuses, mais les candidats postulent en masse.
Les employeurs ont répondu à l’enquête de Pôle emploi fin 2020 sans savoir qu’ils seraient...
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