Souvent solidaires des mobilisations, les responsables des lieux de spectacle, qui tentent d’organiser leur réouverture, doivent composer avec la défiance et la perspective d’une occupation au long cours.
Jean-Marc Grangier, qui dirige la Comédie de Clermont, scène nationale, a été assez secoué, lorsqu’à sa question («Quand est-ce que vous pensez partir ?»), les occupants lui répondirent : «On compte tenir jusqu’à la présidentielle.» Plus d’un an, donc, dans le magnifique bâtiment conçu par l’architecte star Eduardo Souto de Moura, qui n’a pas encore été inauguré. Boutade ou non, et aussi solidaire qu’il soit avec les revendications portées par ses hôtes, le directeur du théâtre a compris qu’un déménagement en deux heures avant la réouverture des lieux ne serait pas possible, et qu’il fallait qu’il envisage avec eux les conditions de leur départ et un rétroplanning. «On a pris le temps de discuter pendant deux heures. Je leur ai demandé qu’ils arrêtent dans un premier temps l’occupation nocturne et dans un deuxième l’occupation diurne de manière à ce que les publics ne se croisent pas en période de pandémie. Le blocage des théâtres est de toute manière antagoniste avec leurs revendications, qui comprend la reprise de l’activité.»
Abrogation de la réforme de l’assurance chômage
Aussi bien les occupants que les équipes et les directions voudraient éviter un scénario catastrophe qui opposerait ceux qui travaillent et ceux qui occupent. «On n’a jamais envisagé de bloquer les théâtres» renchérit Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT spectacle. Mais chacun le...
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