Cette pratique concerne déjà 45 % des internautes français. Mais les acteurs français de la musique et du numérique restent plus frileux que les Anglo-Saxons, selon une étude Arcom-CNM.
Apparu dès 2007, avec la possibilité de diffuser des vidéos en direct sur Internet, le livestream musical s'est fortement développé pendant le Covid-19 avec la fermeture des salles. La captation et la retransmission de spectacles, en live ou en différé, ont permis aux artistes de maintenir le lien avec leur public, mais aussi d'engendrer de nouvelles pratiques : depuis la réouverture des lieux, la demande reste forte. Alors l'Arcom et le Centre national de la musique (CNM) ont mené une étude, avec le cabinet PMP et l'Ifop, sur le potentiel de ce marché qui s'est professionnalisé mais dont les acteurs restent frileux.
Le livestream musical concerne déjà 45 % des internautes français. Cette consommation se répartit de manière équivalente entre le direct et le différé. Sans surprise, le profil est jeune, avec une surreprésentation des moins de 35 ans (45 %), et addict à la musique : 69 % de ceux qui fréquentent régulièrement les concerts physiques consomment du livestream, contre 26 % des non-spectateurs.
Offrir une valeur ajoutée
Les confinements ont ancré ces habitudes : si 39 % des adeptes du livestream ont débuté avec la pandémie, seuls 10 % ont mis fin à ces usages depuis la réouverture des salles. En revanche, 29 % des consommateurs payants de livestream musical ont accepté de mettre la main à la poche lorsque les lieux culturels étaient fermés, et ils ne sont plus que 21 % depuis la reprise.
Il est donc impératif d'offrir davantage de valeur ajoutée pour stimuler le consentement à payer. « Intégrer les nouvelles technologies 'augmentant' le spectacle vivant, inciter au regroupement social au même titre que le sport ou le jeu vidéo, et mettre à profit les fonctionnalités offertes - chat, accès aux coulisses, multi-caméra » sont autant de moyens évoqués dans l'étude.
Prise de risque
Les acteurs traditionnels (producteurs de spectacle, labels, éditeurs) ou spécialisés (plateformes de diffusion, solutions de captation, billetteries dédiées) sont nombreux à s'y intéresser et à scruter les modèles possibles : gratuits, à des fins promotionnelles ou liés à des programmes éditoriaux subventionnés (Arte Concert, Culturebox), ou payants, à l'acte ou encore sous forme d'abonnement à une plateforme ou à la chaîne d'un artiste. Les revenus peuvent provenir de la vente de tickets, des dons des utilisateurs, de la publicité ou encore de produits dérivés.
Mais la grande majorité des acteurs perçoit le livestream comme une prise de risque financier. La captation d'un concert représente des coûts très variables selon les moyens technologiques mis en oeuvre et les revenus sont difficiles...
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