Des délégations des 56 lieux culturels occupés de France se sont retrouvés à Villeurbanne pour unifier le mouvement. Pas gagné tant les demandes peuvent sembler disparates.
Ils sont venus, ils sont tous là, enfin une bonne partie : des délégations de cinquante-six lieux occupés ont traversé la France pour se retrouver au Théâtre National Populaire (TNP) dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne, dont le tout nouveau directeur, Jean Bellorini, vient d’annoncer qu’il est en mesure de présenter un premier spectacle à partir de la mi-mai, signe que dans son théâtre, public, occupants, salariés, équipe artistique, sauront cohabiter.
Ils sont venus, ils étaient là et ils ont pu confronter ce qui les rassemble en dépit de leur disparité et de l’extrême hétérogénéité des types d’occupation. A quoi sert le raout ? «Il fallait unifier le mouvement. Comme la résistance après guerre, au moment du Conseil national de la résistance, a dû être unifiée», ose l’un des organisateurs. Quoi de commun en effet, entre les problèmes de Thomas, berger-charpentier, qui se présente comme «précaire volontaire», délégué d’un petit théâtre municipal dans l’Aude en Lozère et qui dit se battre pour «l’essentialisation de la culture» en milieu rural et ceux d’une infirmière psy en burn-out ? Entre ceux d’une délégation de la confédération paysanne et ceux d’Antoine, contrebassiste de jazz, dont l’activité s’est arrêtée depuis maintenant un an puisqu’elle se passe en bonne partie dans des cafés et des restaurants ? «Eh bien on a élargi la lutte. On n’est plus dans une revendication sectorielle», estime-t-il, lui qui a épluché jusqu’à la dernière virgule le rapport Gauron sur le sort des intermittents et la possible prolongation de l’année blanche.
Espérance des luttes
Arrêtons-nous un instant sur l’occupation à Auch, dont tous les occupants se présentent sous le prénom de Camille «afin de ne pas être mis en avant en tant qu’individu», même si le risque du...
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