Les films d’auteur ou de genre, à petit et gros budget, craignent pour leur avenir.
La fermeture des salles de cinéma n’aura pas été la seule conséquence de la crise sanitaire sur la vie des films. En amont, c’est aussi leur fabrication même qui s’est trouvée prise de vitesse par le passage en « phase 3 » de la lutte contre l’épidémie, en l’espace d’un seul week-end, celui du 13 au 15 mars.
Parmi les nombreux secteurs d’activité touchés, le cinéma, parfois décrit comme une « industrie du prototype », a ceci de particulier qu’il invente pour chaque film des conditions uniques, spécialement appropriées. Un tournage n’est autre qu’un chantier éphémère, rassemblant pour une durée limitée une équipe qui, ensuite, se dispersera, des décors, des saisons, des circonstances qui disparaîtront, et dont le film dépend entièrement.
Autant de paramètres fugaces qui expliquent en partie pourquoi, une interruption est si vivement redoutée.
C’est pourtant cette situation qu’ont à affronter, depuis le début du confinement, plusieurs réalisateurs dont les tournages avaient débuté entre fin janvier et début mars.
Dans le cas d’Eiffel, production Pathé au budget considérable de 22 millions d’euros, avec Romain Duris et la comédienne franco-britannique Emma Mackey, l’interruption ne fait que décaler le tournage dans le temps.
« Douche froide »
Selon son réalisateur Martin Bourboulon, le film n’est pas « un biopic sur le fameux architecte, mais une histoire d’amour qui se déroule pendant la construction de la tour Eiffel ». « Les deux tiers du film sont déjà tournés », explique-t-il, « qui représentent sa part la plus lourde : on a reconstruit le pied de l’édifice en studio, avec une grosse intervention du numérique. Sur dix semaines de tournage, il nous en restait trois, dont dix jours de studio qui pour l’heure ne posent pas de problème. »
L’annonce du confinement a néanmoins été...
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