C'est la semaine de tous les dangers pour les salles parisiennes dont beaucoup ont pris le risque de lancer de nouvelles productions. Sur le dernier trimestre 2021, le manque à gagner est de l'ordre de 25 % par rapport à une année normale.
Sur les planches, ce n'est pas encore la fête, malgré des affiches riches en stars. Une enquête réalisée entre le 3 et le 7 janvier auprès des adhérents du Syndicat national du théâtre privé, qui fédère une soixantaine de salles dans la capitale, une dizaine en régions, et une trentaine de producteurs/tourneurs, révèle une situation très fragile, entre un public qui traîne les pieds pour revenir et le personnel touché par la pandémie. « Les deux-tiers des adhérents nous indiquaient début janvier que les réservations pour le début d'année étaient faibles ou très faibles… », souligne la déléguée générale du SNDTP, Isabelle Gentilhomme.
Cela fait suite à un 4e trimestre 2021 marqué par un recul de 15 % des spectateurs comparé à la période similaire de 2019, année elle-même impactée par les grèves dans les transports. Le manque à gagner est plutôt de 25 % par rapport à une configuration normale. « Le téléphone ne sonnait pas du tout, car chacun dans son entourage est touché par la pandémie. Cela est d'autant plus grave que beaucoup de nouveaux spectacles démarrent maintenant », pointait mi janvier le président du SNDTP et directeur du Théâtre Montparnasse, Bertrand Thamin.
C'est le cas, par exemple, de « Berlin Berlin » au Théâtre Fontaine, de « Drôle de genre » à la Renaissance avec Victoria Abril, de « Comme il vous plaira » à la Pépinière avec Barbara Schulz ou encore de « Avant la retraite » à la Porte Saint-Martin avec Catherine Hiegel et Noémie Lvovsky. Avec des frais de montage de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers d'euros pour chaque spectacle.
«Les belles affiches proposées, et le signe positif du début du desserrement des contraintes sanitaires qui continuaient à s'imposer dans une partie des salles même si elles n'affectaient pas directement nos théâtres, semblent toutefois cette semaine inciter le public à renouer avec le plaisir de la sortie théâtrale » remarque à présent Bertrand Thamin, plus optimiste. Pour autant les spectateurs réservent très majoritairement en dernière minute et les professionnels ont peu de visibilité sur une vraie reprise. Le chemin vers un retour à l'avant crise sera certainement long.
Des fêtes de fin d'année ratées
« On est déjà passé à côté des fêtes de fin d'année, avec le pire 31 décembre de mémoire de patron de théâtre ! Ce mois dans lequel on plaçait beaucoup d'espoir a été mauvais. Près des trois quarts des adhérents ont dû annuler des représentations - de 2 à 16 selon les théâtres - en raison de cas Covid dans la distribution artistique ou de personnels techniques ne pouvant être remplacés au pied levé, et les assureurs ne sont plus là », poursuit Bertrand Thamin.
Lui-même, au Théâtre Montparnasse, a dû annuler...
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