Estival pour la première fois depuis sa création, en 1977, le Printemps de Bourges retrouvera, du 22 au 27 juin, la francophonie militante de ses origines. Pas d’idéologie pourtant dans cette affiche 2021 constituée à 95 % d’artistes de l’Hexagone (Jean-Louis Aubert, Alain Souchon, Pomme, Suzanne, Catherine Ringer, Gaël Faye, Hervé, Feu! Chatterton, Philippe Katerine…), mais l’adaptation à des contraintes qui donneront aux plusieurs dizaines de festivals maintenus cet été de faux airs de Francofolies de La Rochelle. Après la saison blanche 2020, bienvenue à la saison bleu-blanc-rouge !
Les fermetures de frontières et les règles du jeu proposées en février par le ministère de la culture pour donner un premier cadre à ce que pouvait être la reprise des concerts ont déterminé une grande partie de l’esthétique musicale dominante de juin à septembre. Des jauges limitées à 5 000 personnes, assises, masquées et distanciées pour les événements en plein air, et l’absence de circulation des artistes étrangers ont d’abord donné leur « chance aux chansons », pour reprendre un titre de Charles Trenet.
« Quand ces premières mesures ont été connues, notre premier réflexe a été d’éviter de programmer des artistes dont le public se tient trop systématiquement debout. Cela a d’abord favorisé une esthétique “chanson” », reconnaît Thierry Langlois, coprogrammateur du Printemps de Bourges et du festival Les Nuits secrètes, à Aulnoye-Aymeries (Nord). Celui qui est également producteur de spectacles à la tête d’Uni-T Production a vu certains de ses artistes, comme le groupe Thérapie Taxi (dont étaient annoncés des concerts d’adieux), préférer renoncer à la saison estivale plutôt que de jouer pour un public devant limiter sa ferveur. D’autres, comme Pomme, reine de la délicatesse acoustique, cadraient parfaitement avec...
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