Concerts tests menés avec des chercheurs, billetteries sophistiquées avec traçabilité, remboursement automatique, les organisateurs de festivals sont sur tous les fronts pour sécuriser une édition 2021 de tous les dangers.
« Festivals 2021: pourquoi on y croit ». Plus de 120 festivals viennent de signer une tribune pour signifier à l'Etat qu'ils travaillent d'arrache-pied afin de trouver le bon protocole sanitaire et pouvoir se tenir l'été prochain. Ce travail, ils le mènent à l'échelle non pas française, mais européenne. « Nous sommes tous interdépendants, donc il faut que nous soyons alignés. Les artistes internationaux ne viendront pas s'ils ne peuvent effectuer une tournée d'un événement à l'autre », explique la directrice de We love green , Marie Sabot. Ce festival est censé se dérouler début juin, juste après l'espagnol Primavera avec qui il partage plusieurs têtes d'affiche.
« 2021, c'est l'année de tous les dangers. Alors on échange sur les tests Covid, sur les passeports sanitaires, et dans certains pays on mène déjà des expérimentations grandeur nature avec des chercheurs et l'accord des autorités sanitaires », poursuit-elle.
Tests en jauge réduite
Ainsi Primavera va mener un concert test à l'Apolo de Barcelone à partir d'un groupe de 2.000 personnes toutes testées négatives au Covid-19. Un millier va aller au concert, l'autre millier n'ira pas. L'ensemble du groupe va être scruté dans les 15 jours qui suivront afin de comparer si les spectateurs ont un taux de contamination supérieur aux autres. Aux Pays-Bas, en Angleterre, des expérimentations vont également être menées lors de concerts indoor et outdoor de 1.500 à 3.000 personnes.
« Bien entendu, les techniciens backstage, les barmen, etc., tous seront soumis aussi à des tests salivaires. Nous-mêmes, au sein du groupe de travail « Test Covid » du PRODISS, travaillons avec des laboratoires et avec Franck Molina, directeur de recherche au CNRS à Montpellier, pour nous accompagner », précise Marie Sabot.
Près de 3 milliards perdus
Pour cette dernière, la tenue des festivals est indispensable à la fois sur le plan économique - l'étude So Fest menée par des chercheurs a évalué entre 2,3 et 2,6 milliards d'euros le coût de l'annulation de 2.640 festivals d'avril à août 2020 - mais aussi pour redonner espoir à la filière et aux jeunes, grands sacrifiés de la pandémie.
Quitte à ce que ce soit à jauge dégradée, même si certains événements risquent de ne pas survivre , d'autant que les collectivités locales ne pourront pas toutes suivre l'été prochain. We Love Green accuse déjà pour sa part un déficit de 400.000 euros sur l'édition 2020 qui n'a pu se tenir et va demander un PGE.
De leur côté, les acteurs de la billetterie sont à la manoeuvre, tel Ticketmaster, afin de développer des applications très sophistiquées, incluant une traçabilité des festivaliers, les résultats des tests ou vaccins pratiqués, le tout sécurisé par la technologie blockchain. Dès lors que le détenteur du billet deviendrait positif à la Covid, le remboursement se déclencherait automatiquement, de même que la remise en vente du ticket.
Un travail de titan mené par le secteur pour tenter de...
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