Le Festival d’humour de Paris, au théâtre Bobino jusqu’au 25 mai, affiche un tiers d’humoristes femmes. Mais le milieu reste dominé par les hommes.
Murielle Robin, Florence Forresti, Blanche Gardin, Anne Roumanoff... Les femmes semblent bien ancrées sur les scènes comiques et dans le cœur des Français. Mais derrière ces quelques grandes signatures de l’humour au féminin, le genre reste largement dominé par les hommes. Qu’il est difficile de changer les règles du jeu. Le Festival d’humour de Paris a lancé sa neuvième édition et les artistes masculins dominent toujours par leur nombre sur la scène du théâtre Bobino à Paris. Peine perdue? Alors que la charte des Comedy Clubs, s’adressant aux directeurs et programmateurs de salles, encourage une plus grande parité lors des soirées d’humour, le festival a retenu une dizaine de femmes sur la trentaine d’artistes programmés lors des deux semaines du festival.
Sous la houlette du producteur Jean-Marc Dumontet, qui est notamment propriétaire de six théâtres à Paris, le Festival d'humour de Paris propose cinq soirées d’humour, réparties en trois catégories: stand-up, soirée France-Algérie et nouveaux talents. Trente artistes, plus ou moins expérimentés, animent l’événement jusqu’au 25 mai. Bien que la soirée d’ouverture, avec Gad Elmaleh en maître de cérémonie, fût une franche réussite, elle ne présageait franchement pas un festival avec une programmation paritaire. L’humoriste Alexandra Roth était bien seule lors de cette soirée au milieu de ses confrères masculins. Avec énergie et sincérité, elle semblait au moins autant à sa place que Nordin Ganso et ses histoires de cœur ou Hakim Jemili et ses prises de position tranchées sur le conflit israélo-palestinien.
Jean-Marc Dumontet, 58 ans, n’en démord pas. «Je suis dans cette logique de mettre en avant les artistes féminines», assure le producteur du spectacle Paroles Citoyennes: Interruption, mis en scène par Hannah Levin Seiderman, qui traite le sujet de l’interruption volontaire de grossesse. Si la marche semble encore haute, son objectif est de remplir, à terme, le contrat de la parité. «Avec une bonne anticipation, c’est possible. Nous avons manqué d'anticipation cette année», reconnaît-il en considérant que la manifestation doit être pérennisée et mieux encadrée. À l’avenir, une personne sera engagée pour gérer cet événement et en assurer la promotion. Vendredi, la soirée France-Algérie était loin de faire le plein avec 150 sièges restés vides dans une salle de 800 places.
Jean-Marc Dumontet et ses six salles de spectacles n’ont cependant pas encore signé la charte des Comedy Clubs. Par choix ? «Par pure négligence», explique le producteur. J'ai un référent sur les affaires de violences sexuelles dans tous mes lieux. Je vais signer cette charte, c'est une évidence.»
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