Sur les plates-formes musicales, de nombreux groupes et chanteurs sont dilués dans la masse numérique, observe Guillaume Fraissard, chef du service Culture du « Monde ».
Chronique. Cette année, j’ai écouté Lil Tjay, RK, Koba LaD, Zola, Ninho et Dinor. Mais aussi Gambi, Juice WRLD, Heuss l’Enfoiré et Lorenzo. Bref, un jeune et talentueux rappeur américain de 18 ans et une flopée d’artistes rap et R’n’B, français pour l’essentiel et souvent guère plus âgés que le premier. Enfin, c’est ce que m’indique Spotify dans son bilan annuel des titres les plus « streamés » par chaque abonné.
Il m’avait pourtant bien semblé avoir entendu Etienne Daho, Blur, U2, Duran Duran ou Depeche Mode dans mes oreillettes, mais rien de tel dans ce « top titres 2019 » personnalisé, synthèse de mon activité musicale des douze mois écoulés sur la plate-forme musicale suédoise. Que des groupes ou des chanteurs jamais écoutés plus d’une ou deux fois mais qui au final monopolisent mon palmarès personnel et renvoient la plupart de mes idoles eighties aux oubliettes.
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Nul mystère toutefois dans ce classement où la surreprésentation des musiques urbaines taille des croupières à la pop et où pointe assez ouvertement le choc des générations.
Il s’agit de l’effet logique d’un abonnement famille qui veut que les utilisateurs les plus assidus du service musical – pour ne pas dire les plus compulsifs – soient aussi ceux qui en façonnent la physionomie… Et, à ce jeu-là, difficile de...
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