Alors que les conflits se multiplient entre les directions et les équipes des théâtres, se livre en coulisse un combat à couteaux tirés entre la liberté de création et le droit du travail.
Cela vient comme un cri du cœur : « On a été et on est toujours naïfs et romantiques. On pensait qu’une direction du théâtre devait être une direction artistique. » Marie-José Malis, nommée en 2014 à la tête du Théâtre La Commune, à Aubervilliers, déchante. Le combat qui l’oppose depuis plus d’un an à la chef de la billetterie, déléguée syndicale, et une partie de l’équipe nommée par son prédécesseur, Didier Bezace, n’en finit pas de plomber l’ambiance. « Là-dessus, il faut le dire, on n’a pas été très bons. On vient des compagnies. Habitués au bricolage, on s’est pris un effet de réel », convient la metteuse en scène.
De Béthune à Dijon, metteurs en scène remarqués, ils ont débarqué dans les Centres dramatiques nationaux – consacrés à la création théâtrale –, en pensant toucher le Graal : un lieu et des moyens pour faire exister leur travail à grande échelle au service du plus grand nombre ! Ils ont découvert des entreprises lourdes à manœuvrer, à l’outil souvent obsolète ou à rénover, et aux subventions en berne. Après Rodrigo Garcia à Montpellier, c’est Philippe Quesne qui a jeté l’éponge, annonçant en juillet son départ de Nanterre pour la fin de l’an prochain.
Résultat, à Aubervilliers comme partout, les avocats en droit du travail, les consultants en ressources humaines et les maisons d’audit (Technologia, La Belle Ouvrage, PK Consultants) sont désormais...
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