Dans un livret en forme de cri d’urgence, le principal syndicat d’employeurs du spectacle vivant appelle à une mutation profonde du secteur, autour notamment de la question écologique.
Premier syndicat d’employeurs du spectacle vivant, le Syndeac a jeté un pavé dans la mare en début de semaine avec la parution d’un livret consacré à l’urgence d’une mutation écologique dans le secteur. Son constat, largement partagé, est sans appel : la sobriété doit aussi s’appliquer à l’écosystème du spectacle vivant. Car les lieux culturels sont consommateurs d’énergie, directement – chauffage, éclairage, alimentation – ou indirectement. Comme lorsque les équipes et les décors traversent le pays ou ses frontières pour des tournées, que des captations de spectacle sont mises en ligne sur des serveurs énergivores pour pouvoir être téléchargées à l’envi. Mais aussi lorsque les spectateurs prennent leur voiture individuelle pour se rendre au spectacle faute, bien souvent, d’une alternative moins polluante.
Il ne suffit donc plus de supprimer les gobelets en plastique, de trier ses déchets, de recycler les décors ou de remplacer ses lampes halogènes par des LED. Au-delà de ces mesures de bon sens, qui engagent déjà compagnies, lieux ou festivals, le Syndeac propose d’entamer une réflexion au niveau individuel systémique, invitant à repenser toute l’organisation du secteur. Et, au niveau politique, d’interpeller les pouvoirs publics, exhortés eux aussi à soutenir davantage la transition du secteur.
Cessons de surproduire !
Là où l’analyse frappe fort, c’est quand elle pointe la dangereuse tendance du « toujours plus ». Elle veut repenser l’articulation entre production et diffusion. Cette épineuse question n’est pas nouvelle : depuis plus de vingt ans, des enquêtes s’en font le relais. En 2019, le nombre moyen de représentations pour un spectacle était de 3,7 dans un centre dramatique national et de 2,3 pour une scène nationale, pointait un rapport de la Cour des comptes. « Toujours plus de créations voient le jour dans de mauvaises conditions de production et sans possibilité d’être véritablement diffusées. Toujours plus de spectacles souffrent ainsi de n’être que très peu montrés. Toujours plus d’équipes artistiques vivent sous la contrainte de la nouvelle création comme seul moteur de l’emploi et donc de la survie économique », martèle le Syndeac.
Cette course effrénée génère une...
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