Le phénomène de « synchronisation » et le succès de la musique chantée en français expliquent la réussite des productions musicales françaises à l’étranger, selon une étude publiée par le Centre national de la musique.
La musique française se vend toujours aussi bien à l’étranger. C’est l’enseignement principal de la dernière étude du Centre national de la musique (CNM), dévoilée lundi 29 avril. En 2023, l’établissement public a enregistré 424 certifications à l’export – single ou album produit en France –, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2022. Ninho (douze titres), Aya Nakamura (neuf titres), PNL (neuf titres) et Indila (neuf titres) sont les artistes qui cumulent le plus de titres certifiés. Les Etats-Unis, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la Chine sont les pays où les productions tricolores s’exportent le mieux.
La vitalité de la musique française à l’étranger s’explique premièrement par le phénomène de « synchronisation », qui désigne le placement d’une production musicale dans une œuvre audiovisuelle. C’est ainsi que les écoutes de la chanson Hier encore, de Charles Aznazour, sortie en 1964, ont été portées par son apparition dans la bande originale de la série Lupin, diffusée sur Netflix, avec Omar Sy. Le rappeur portoricain Bad Bunny, qui l’a samplée dans le morceau Monaco, a aussi contribué à ce regain de succès.
« TikTok est devenu un outil de propagation et de connaissance qui participe au rayonnement des artistes », observe Jean-Philippe Thiellay, président du CNM. L’association d’un morceau à une tendance (trend) du réseau social chinois participe à la diffusion de la musique française au-delà de ses frontières. Les chansons Me Gustas Tu, Bongo Bong et Je ne t’aime plus, de Manu Chao, ont bénéficié de ce levier.
« Des territoires d’écoute francophiles »
La majorité (55 %) des cinquante-quatre nouveaux artistes certifiés par le CNM le sont grâce à un morceau enregistré en featuring. Parmi ces titres, on retrouve Casanova, de Soolking et Gazo ; le morceau de Bob Sinclar World, Hold On, remixé par Fisher ; ou Ku Lo Sa, d’Oxlade et Camila Cabello.
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