Des études scientifiques sont en cours, en France, pour prouver l’absence de sur-risque de contamination au Covid-19 dans les salles de spectacle, musées et cinémas.
Les épidémiologistes et virologues seraient-ils les meilleurs alliés du monde de la culture, qui réclame haut et fort la réouverture des musées, cinémas et salles de spectacle ? Alors que tous ces lieux sont interdits au public depuis cent quarante jours (sans compter le premier confinement du printemps 2020), les responsables culturels ne cessent de citer des études scientifiques, qui prouveraient l’absence de sur-risque de contamination au Covid-19, pour étayer leurs revendications. Et des médecins n’hésitent plus à s’associer au débat.
Le 25 mars, c’est avec Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et l’urgentiste Patrick Pelloux que se tiendra l’« Assemblée des théâtres », au Rond-Point, à Paris, pour réclamer une « réouverture urgente des lieux de culture ». Le 4 mars, c’est avec l’épidémiologiste Antoine Flahault, professeur de santé publique et directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève), que s’est tenue la première table ronde de la mission commune d’information du Sénat, consacrée aux conséquences des mesures de confinement sur les salles de spectacle. Le 11 mars, Constance Delaugerre, professeure de virologie à hôpital Saint-Louis à Paris, et le psychiatre Serge Hefez ont cosigné dans Libération, au côté de nombreux acteurs du monde culturel, une tribune demandant au gouvernement de soutenir les protocoles validés scientifiquement qui permettent, sans risque supplémentaire, de visiter un musée, d’assister à un spectacle ou à une séance de cinéma.
Et enfin, dans son avis en date du 11 mars, intitulé « Anticiper et différencier les stratégies pour sortir des phases aiguës de l’épidémie », le conseil scientifique, chargé d’« éclairer la décision publique dans la gestion de la crise sanitaire » etprésidé par l’immunologue Jean-François Delfraissy, classe les lieux culturels parmi les activités à « risque peu élevé ». « Leur fréquentation n’a pas été associée à un sur-risque d’infection [lorsqu’ils étaient ouverts en octobre 2020], peut-on lire dans ce document. Une réouverture serait ainsi envisageable, certes avec une extrême surveillance, en attendant la vaccination des personnes à risque, puis de la grande majorité de la population pour sortir enfin de cette crise sanitaire. »
« Impact sur la santé mentale »
L’autorisation de rassemblements reste toutefois très dépendante du niveau de circulation du virus. La remontée des taux d’incidence et l’explosion actuelle des taux d’occupation des lits de réanimation dans certaines régions, dont l’Ile-de-France, complique l’équation.
« Les regroupements ne sont envisageables que dans des situations où l’épidémie est contrôlée », prévient le conseil scientifique, qui a établi un système de gradation des mesures en fonction de la sévérité de l’épidémie. Pour les lieux accueillant du public, ont été pris...
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