Le Printemps de Bourges a fait le plein de fans et de professionnels. Le premier rendez-vous du secteur donne le ton d'une année charnière marquée toujours par l'inflation mais aussi par les JO et la concentration.
Le Printemps de Bourges vient d'ouvrir la saison des festivals avec succès. Les 60.000 fans comme les 5.000 professionnels attendus étaient bien au rendez-vous. Et pour Morgane Production, son organisateur, le moral est au beau fixe. Son second festival, les Francofolies cet été à La Rochelle, se présente très bien aussi, avec sa jauge à 90.000. «Ce sont des festivals à taille humaine, à prix raisonnable, dans lesquels la scène française et l'émergence sont davantage à l'honneur», souligne Gérard Pont.
Pour d'autres, c'est plus compliqué, notamment à cause des Jeux Olympiques. « Il y a eu un bon début d'année pour le secteur car nous étions encore sur un effet rattrapage post-Covid, mais globalement il y a moins de tournées de stars internationales et certains festivals ont de ce fait des réservations plus lentes à démarrer. Nous le pressentions. Le vrai juge de paix sera 2025 », estime Malika Séguineau, directrice générale du syndicat Ekhoscènes (représentant le spectacle vivant privé), qui évalue à 150 millions d'euros la perte de billetterie résultant des JO, même si quelques acteurs tirent aussi partie des concerts organisés par des partenaires de Paris 2024 comme Coca Cola ou le long du parcours de la flamme.
Moins de tournées mondiales
« 2024 sera en dessous de 2023 qui était une année exceptionnelle combinant un effet volume et un effet prix », confirme Jean-Philippe Thiellay, président du Centre National de la Musique, rappelant que le live musical a généré 1,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier contre 900 millions en 2019.
Outre le moins grand nombre de tournées mondiales et les conséquences des JO, la concurrence entre festivals pénalise aussi le secteur, dans un contexte toujours inflationniste, avec des tensions sur le matériel, prestataires, main d'oeuvre.
« Les cachets des artistes continuent à flamber » constatent Jérome Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, comme Gérard Pont, président du groupe Morgane (Le Printemps de Bourges, les Francofolies). C'est vrai pour les stars françaises et plus encore pour les anglosaxonnes. Lana del Rey par exemple exigerait entre 1 et 2 millions d'euros par concert.
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