Le “Off”, qui s’ouvre ce mercredi, est désormais incontournable pour les compagnies et les programmateurs. Nombre de spectacles record, public fidèle, ouverture à l’international… Le petit frère du In a largement gagné ses lettres de noblesse.
Nombreuses sont les compagnies qui se pressent chaque année dans le Off d’Avignon, espérant voir leur spectacle programmé la saison suivante. Question de visibilité ou de simple survie. À regarder les chiffres fous de cette 58e édition — 1 666 spectacles, un record !, et près de 25 000 levers de rideau, en légère baisse par rapport à l’an dernier —, un tel pari semble osé. Comment tirer son épingle du jeu dans pareille forêt de propositions ? « Le Off est aujourd’hui la plaque tournante du spectacle vivant indépendant en France », assure d’emblée Hugues Leforestier, vice-président d’Avignon Festival & Compagnies (AF & C), l’association en charge de l’organisation du festival. « C’est le seul lieu où les programmateurs peuvent voir autant de spectacles. » Et ainsi faire leur marché.
Car, contrairement à Paris, bien souvent inaccessible pour les troupes, Avignon demeure un choix raisonnable financièrement pour nombre d’entre elles. Et ce, malgré la forte inflation du prix des locations ces dernières années. « Le public est fidèle et se rend en nombre dans les théâtres », explique Harold David, arrivé en 2022 à la tête du festival aux côtés de Laurent Domingos. Preuve en est : l’an dernier, le festival a généré près de vingt-sept millions d’euros de recettes grâce au 1 955 000 billets vendus.
Pourtant, le coprésident d’AF & C se souvient « d’une époque pas si lointaine où il était presque dégradant pour les artistes de venir jouer dans le Off ». La crise financière de 2008, les baisses de subventions qui ont suivi et la montée en qualité des spectacles programmés ont changé la donne. « Des lieux se sont constitués pour répondre à la demande des compagnies subventionnées en quête de diffusion, là où elles n’en avaient pas besoin auparavant. Mécaniquement, il y a un effet de translation des programmateurs et des publics vers ces propositions. » Plus récemment, l’augmentation des charges fixes des théâtres publics a précipité certains lieux à se pencher sur la programmation du Off pour construire une partie de leur saison. « La part des budgets alloués à la création ayant considérablement baissé, venir au Off leur est devenu essentiel pour trouver des spectacles moins chers à programmer », indique Hugues Leforestier.
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