Chiffres à l'appui, Unimev, qui fédère les métiers de l'événementiel, a évalué le manque à gagner pour des filières majeures, comme la mode ou l'agroalimentaire, de l'absence de leurs vitrines professionnelles dans les salons, foires et congrès.
Si la période des fêtes de fin d'année n'est pas celle des salons et congrès professionnels, les divers acteurs du secteur n'en piaffent pas moins d'impatience. « Quand reprendrons-nous, sachant qu'il faut au moins quatre mois pour redémarrer un événement, alors même que nos clients ne s'engagent plus sur rien ? » s'interroge Frédéric Pitrou, délégué général d'Unimev, qui fédère les métiers de l'événementiel. L'organisation publie un manifeste et un Event Data Book visant à démontrer combien la reprise de ces manifestations conditionne celle de filières majeures comme la mode, l'agroalimentaire, le design et l'habitat, pour lesquels les salons français jouent un rôle phare à l'international ; ou encore la santé et les nouvelles technologies, dont les congrès sont mondialement reconnus.
« Nous prouvons, chiffres à l'appui, l'utilité sociétale et la valeur ajoutée de ces rencontres qui sont des leviers d'affaires et d'innovation », explique Vincent Larquet, directeur stratégie d'Unimev. Dans l'Hexagone, on recense 1.200 foires et salons, fréquentés par 230.000 exposants et 23 millions de participants, ainsi que 3.000 congrès captant près de 2 millions de personnes. Enfin, pas moins de 380.000 événements corporate d'entreprise et d'institution réunissent 52 millions de participants.
Tremplins vers l'export
Si Paris est champion du monde des congrès, tout le territoire profite du savoir-faire événementiel français : le Mipim de Cannes , le Sirha de Lyon, la Foire agricole de Châlons-en-Champagne, Vinexpo Bordeaux, les 24 heures du Mans , le Festival du film américain de Deauville constituent autant de marqueurs de l'identité internationale de leur ville d'accueil. Pendant ces foires et salons, près de 18 millions de contrats sont signés chaque année pour un montant de 34,5 milliards d'euros (1/4 pendant, 3/4 dans la foulée). Les entreprises participantes réalisent 7 % de leur chiffre d'affaires annuel sur ces événements, et même 12 % pour les PME.
Ce sont des tremplins vers l'export, puisqu'un exposant sur deux conclut au moins une affaire avec un client étranger. Et c'est particulièrement vrai pour les petites entreprises, 86 % des exposants ayant moins de 50 salariés. Autre indicateur intéressant, les retombées des événements scientifiques, corporate et commerciaux, représentent 20 milliards d'euros par an pour les professionnels qui contribuent à leur production, auxquelles s'ajoutent une somme quasi équivalente pour les acteurs du tourisme et du commerce local. Au total, pas moins de 455.000 emplois en découlent.
Des milliards de contrats signés
En compilant les sources statistiques (ministères, CCI, Atout France…), Unimev a pu mesurer plus précisément l'impact de l'événementiel sur quelques filières d'excellence. Ainsi la mode et le design comptent 13 salons (Bijorhca, Maison & Objet , Première Vision…) qui réunissent près de 430.000 participants (internationaux pour plus de la moitié), 13.400 exposants et plus de 700 experts. Ces manifestations ont permis de signer pour 3,24 milliards de contrats. La filière alimentation peut, elle, se targuer de...
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