Cinémas et salles de spectacle ont rouvert dans l’effervescence le 19 avril. Mais les acteurs du monde culturel protestent contre les restrictions à cinquante personnes.
« On n’a peut-être pas atteint le bout du tunnel, mais on commence à voir la lumière. » Si Edna Epelbaum admet une situation sanitaire encore fragile (avec 1 615 nouveaux cas de Covid-19 en moyenne ces sept derniers jours et 10 000 morts pour 8,6 millions d’habitants), la présidente de l’Association cinématographique suisse jubile. Depuis le déconfinement des lieux culturels, lundi 19 avril, le public helvétique se précipite dans les salles. « On s’était tous mis à voir des films en streaming, mais l’expérience du grand écran manquait aux spectateurs », témoigne Aude Vermeil, directrice de Fonction : Cinéma, une association professionnelle pour le cinéma indépendant. Même enthousiasme du côté des arts vivants : « Le public avait soif de culture. On a repris conscience de notre besoin de contact », glisse la secrétaire générale du Grand Théâtre de Genève, Carole Trousseau-Ballif.
Le protocole sanitaire imposé par le Conseil fédéral lors de cette réouverture reste toutefois étonnant. Avec une jauge d’accueil limitée à cinquante personnes, ou à un tiers pour les plus petites salles, les acteurs du secteur peinent à relancer leur activité. « C’est absurde et triste. On ne peut pas s’empêcher de comparer avec les bus ou les terrasses bondées », déplore Denis Maillefer, codirecteur de la Comédie de Genève, tandis que bars et restaurants peuvent recevoir du monde dehors depuis la mi-avril. « Cinquante personnes ne...
Lire la suite sur lemonde.fr