Aux festivals des Vieilles Charrues, dans le Finistère, ou au Cabaret vert, dans les Ardennes, les géants de la bière n’ont pas le monopole. Les microbrasseurs sont aussi de la fête. Une préférence régionale affichée et revendiquée par les organisateurs.
Dans les festivals de musique, les plus gros comme les plus pointus, c’est la bière qui est omniprésente. Et d’abord Kronenbourg et Heineken. Même l’événement « parisiano-écolo-branché » We Love Green, début juin, compte Heineken pour partenaire. Certes, l’exclusivité a pris fin en 2019, mais la présence du brasseur néerlandais y est restée aussi importante qu’aux Eurockéennes de Belfort ou aux Trans Musicales de Rennes.
Kronenbourg, filiale de Carlsberg, abreuve pour sa part le Hellfest, les Francofolies ou Rock en Seine. Ainsi que les Vieilles Charrues, à Carhaix (Finistère), où les 280 000 visiteurs sont alimentés par des pipelines souterrains, eux-mêmes approvisionnés par des camions-citernes. Les Vieilles Charrues ont pour singularité d’accueillir aussi la marque locale Coreff. La cervoise bretonne de 40 salariés, qui a fêté ses 35 ans, a grandi grâce au festival. Elle aussi est, depuis 2005, installée à Carhaix (Finistère). Mais avec l’annulation en 2020 et l’édition 2021 réduite qui se profile, son économie est menacée.
Un gros festival, néanmoins, fait bande à part : le Cabaret vert, dans les Ardennes, avec 100 000 participants en 2019. « Nous sommes les seuls à ne travailler ni avec Heineken ni avec Kronenbourg, constate le fondateur, Julien Sauvage. Ces marques nous ont approchés avec des chèques aux montants délirants, bien supérieurs à la commande de bière. Mais la moitié des équipes et la totalité du conseil d’administration auraient claqué la porte si on avait accepté. »
Casse-tête logistique
Le statut associatif du festival y est peut-être pour beaucoup. Sa philosophie aussi. « Les Ardennes ont...
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