Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris a suspendu un professeur de violoncelle à la suite d’accusations de violences sexuelles. Une enquête interne a également mis au jour d’autres alertes émises par des musiciens. L’heure est-elle à une réforme de l’apprentissage de la musique classique ?
C’est une onde de choc qui s’abat sur le monde traditionnellement feutré de la musique classique. Selon nos informations, depuis mi-mars, le violoncelliste Jérôme Pernoo est suspendu de son poste de professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Paris.
Des témoignages ont conduit à un signalement au procureur de la République et à l’ouverture d’une enquête interne, menée conjointement par le CNSMD et le groupe Egaé, spécialisé dans la prévention des violences sexistes et sexuelles et fondé par Caroline De Haas.
Le parquet de Paris confirme à Mediapart qu’une enquête préliminaire a été ouverte le 20 avril 2021 du chef d’« agression sexuelle sur mineur ». Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.
Contacté, Jérôme Pernoo, qui a été entendu à deux reprises dans le cadre de l’enquête interne du Conservatoire et qui, d’après des proches, conteste les faits, n’a pas donné suite aux demandes d’entretien de Mediapart (voir notre Boîte noire).
Émilie Delorme, directrice du CNSMD, précise que « le Conservatoire a enclenché une procédure disciplinaire concernant un enseignant et pour ce faire sollicité le ministère de la culture pour réunir la Commission consultative paritaire afin qu’elle rende un avis sur les faits portés à sa connaissance ».
Contacté, le ministère n’a pas souhaité réagir sur ce cas, rappelant simplement son engagement à combattre les violences sexistes et sexuelles. C’est à lui désormais d’apprécier la matérialité des faits et les suites éventuelles à donner.
Ces événements interviennent quelques mois après le sondage mené par le ministère de la culture sur la perception des violences et
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