Face au coronavirus, les initiatives solidaires et engagées se multiplient, à l'instar d'une trentaine de petits ensembles qui se regroupent géographiquement ou par affinité artistique, pour créer leur propre festival.
On n'est jamais si bien servi que par soi-même. Face à l'annulation des festivals partout en France cet été, une trentaine d'ensembles vocaux et instrumentaux ont décidé d'organiser eux-mêmes la relance de leur activité. En quelques semaines, opérant des rapprochements géographiques ou artistiques, ils ont conçu quatre festivals avec plus de 200 concerts.
Composés d'artistes non permanents - par opposition aux orchestres et choeurs au personnel salarié - ces ensembles dits « indépendants » ont la fibre entrepreneuriale car ils s'autofinancent en moyenne à 70 %.
Festivals de la débrouille
« Ce sont des festivals de la débrouille et de la solidarité, soucieux d'apporter des cachets aux musiciens, d'aller à la rencontre du public, de proposer des tarifs gratuits, libres ou modestes », commente le délégué général de la Fevis , Louis Presset. Cette fédération rassemble 155 formations pour un budget total avoisinant les 75 millions d'euros.
Bien implantés dans les territoires, ces ensembles ont sollicité des subventions locales et le mécénat de fidèles partenaires privés. « Les budgets sont très modestes, de 100.000 à 150.000 euros par festival, car le système D prime », poursuit le dirigeant de la Fevis, qui apporte le support en ingénierie, communication ou production.
Ainsi, depuis le 10 juillet et jusqu'au 30 août, « OuVERTures en Ile-de-France », porté par dix ensembles, offre une cinquantaine de concerts gratuits dans les parcs franciliens grâce au soutien de la Région. Les ensembles du Grand Est ont, eux, imaginé « Grand Est'ival » du 15 juillet au 2 août : près de 150 concerts dans 120 lieux emblématiques et 10 départements, avec l'aide de la Région, de la DRAC, de l'ADAMI (société des artistes interprètes), des fondations Bettencourt et Orange , de la Caisse des Dépôts .
Impulsé par cinq formations axées sur la création, le festival Ensemble(s) a lui passé des commandes à des compositeurs japonais et français, pour une diffusion du 11 au 13 septembre au Pan Piper, un lieu événementiel parisien.
43 % des concerts annulés
« Ces ensembles ont pu survivre grâce au chômage partiel et en mangeant leurs économies. La rentrée va être compliquée et plus encore 2021 car les collectivités n'auront plus d'argent », s'inquiète néanmoins Louis Presset. Il a mis en place un...
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