Leur nom n'apparaît pas en haut de l'affiche. Pourtant ils contribuent activement à soutenir la création, diffuser la culture et animer les territoires.
Les mélomanes commencent à bien connaître Aline Foriel-Destezet, veuve du fondateur d'Adecco, dont le nom s'affiche sur toutes les scènes musicales, de l'Opéra-Comique à l'Opéra Bastille. Ou Nicole Bru, chercheuse qui a fait fortune avec Upsa, dont le centre de musique romantique française Palazzetto Bru Zane multiplie les spectacles à Paris et à Venise, de la Philharmonie au Théâtre des Champs-Elysées. Mais dans leur sillage, bien des anonymes agissent, à l'instar de l'homme d'affaires Xavier Moreno (Sanofi, Suez, Astorg), qui a acquis un violon à plus d'un million d'euros pour le prêter à l'artiste Liya Petrova.
C'est le cas également de Bernard Le Masson, ancien responsable monde du consulting santé et services publics d'Accenture. Propriétaire de 30 % du Théâtre de l'Athénée aux côtés des producteurs Olivier Mantéi et Olivier Poubelle, qui, eux, possèdent aussi les Bouffes du Nord , il est très investi dans le cercle de mécènes commun aux deux salles et riche de 100 donateurs qui apportent 800.000 euros sur les 10 millions de budget des deux institutions. Mais l'ex-président de la Fondation Accenture France, s'est surtout engagé dans d'ambitieux projets liés à son histoire familiale ou à ses passions.
Hommage à ses aïeuls
Sa Fondation Louis Le Masson et François Masson, du nom de ses aïeuls - l'un ingénieur et architecte de l'Abbaye de Royaumont, l'autre sculpteur proche de Napoléon - est abritée par l'Académie des beaux-arts de Paris. « Elle mécène la création, l'accès à la culture, attribue des bourses à des étudiants de l'Ecole du Louvre, soutient des résidences de chercheurs et d'artistes, et délivre des prix dans la sculpture et l'architecture », explique l'intéressé, qui y consacre 300.000 euros par an. Parmi ses actions, un prix spécial à la Fondation Royaumont en hommage à son ancêtre et, l'an prochain, un appui au Festival des Cabanes de la Villa Médicis, où Louis Le Masson oeuvra. Son conseil d'administration compte rien moins que le maestro Laurent Petitgirard, le patron du château de Versailles, Christophe Leribault, le graveur Erik Desmazières et l'architecte en chef des monuments historiques Pierre-Antoine Gatier.
Parallèlement, il a créé le fonds de dotation Haplotès (qui signifie « donner avec simplicité ») dédié au spectacle vivant, alimenté par 300.000 à 400.000 euros par an. « La danse contemporaine, en particulier, est très peu diffusée et en déshérence budgétaire », justifie le philanthrope qui soutient des compagnies émergentes comme des initiatives reconnues, des « Etoiles au château » d'Hugo Marchand proposant de la danse classique dans des lieux patrimoniaux pour des tarifs modiques, au Junior Ballet de l'Opéra de Paris (20 jeunes de haut niveau).
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