Au Crazy Horse, en 2017. L'établissement a bénéficié d'1 million d'euros d'aide au Covid selon le média «Blast». (Geoffroy van der Hasselt/AFP)
Une enquête publiée par «Blast» examine la distribution des aides Covid au secteur musical, particulièrement favorables aux mastodontes de la branche spectacle, du Crazy Horse à Live Nation.
Blast, le média en ligne lancé récemment par Denis Robert , a dégainé samedi le premier volet d’une ample enquête sur les aides Covid du Centre national de la musique (CNM). Partant des doléances d’un manager d’artistes qui regrette avec amertume que «depuis le début de la crise, les producteurs de spectacle se gavent de subventions», la journaliste Laurence Romance s’est plongée dans l’imbitable tableau de cinq pages qui liste en tout petits caractères les 313 structures ayant bénéficié en 2020 du Fonds de compensation des pertes de billetterie mis en place par le CNM pour soutenir financièrement les diffuseurs (salles, festivals) et producteurs de spectacles et de variétés. En tout, ce sont 30 millions d’euros qui ont été versés au titre de cette aide, auxquels vont s’ajouter 38 millions supplémentaires pour la prochaine salve d’heureux élus (le tout financé à 100% par l’Etat), alors que 500 dossiers sont encore en voie de traitement.
Concernant les montants attribués, le site du CNM précise qu’à une même structure peut être allouée une somme maximale de 500 000 euros sur un an, avec une dérogation accordée aux cabarets, ces derniers ayant en temps normal un fonctionnement soutenu et employant de grandes quantités de personnel ; là, le plafond passe à 1 million d’euros, avec toute une ribambelle de conditions à remplir, dont l’examen détaillé ravira les aficionados hardcore de procédures administratives en manque depuis le rendu de leur dernière déclaration de revenus.
Légion de rancœurs
Qu’apprend-on dans ce papier ? Que les gros s’empiffrent et que c’est parce qu’ils s’empiffrent qu’ils sont gros – rien de nouveau, donc. Parmi les structures les plus généreusement dotées, en vrac : l’usine Live Nation (354 657 euros), Arthur World, boîte de l’animateur Arthur qui...