Après l’annulation l’an dernier, les acteurs des marges du festival, qui doit se tenir en juillet, espéraient une réorganisation en profondeur du off, jungle très concurrentielle et régi par la seule loi du marché.
Après plus de sept mois de culture au régime sec et de confinement plus ou moins strict, difficile d’imaginer les rues gorgées de monde d’un Avignon caniculaire, tapissées d’affiches sauvages vantant les mérites de plus d’un millier de spectacles. Et pourtant l’édition 2021 du off, l’un des plus grands raouts au monde de compagnies indépendantes qui se tient du 7 au 31 juillet, durant la même période que le festival d’Avignon (appelé le «in»), continue d’afficher cette année des chiffres impressionnants. A la clôture des inscriptions ce lundi soir : 1 048 spectacles (500 de moins qu’en 2019) étaient inscrits dans une centaine de lieux de la ville. Côté conditions d’accueil : aucun pass sanitaire ne sera demandé aux festivaliers, enfin «normalement», modère-t-on. Les théâtres pourront ouvrir avec une jauge de 100 % si le taux d’incidence reste bas. En revanche, ils ne pourront enchaîner les spectacles à rythme industriel comme la plupart le font les autres années. «Un temps d’espacement» d’une quarantaine de minutes est exigé pour permettre de désinfecter les espaces et éviter que les compagnies ne se croisent, mesure qui réduit mécaniquement le nombre de créneaux disponibles (les salles accueilleront en moyenne cinq représentations au lieu de huit ou neuf). Les théâtres sans système d’aération efficace seront disqualifiés.
«La prise de risque pour nous est maximale»
La perspective de ce nouveau festival avec une jauge de 100 % relève «du miracle» :«C’est inespéré, s’enthousiasme Nikson Pitaqaj, directeur délégué d’Avignon festival et compagnies (AF & C). Depuis novembre, nous réfléchissons à tous les scénarii possibles, même à celui d’un festival sans public. On s’était dit qu’il valait mieux le minimum que rien du tout. Et maintenant, on se demande même si le protocole qu’on a mis au point avec le in, la préfecture et la ville pour la circulation des festivaliers dans les rues du centre-ville sera nécessaire en juillet.» Si l’optimisme est de mise, les associations représentant les théâtres privés et les compagnies très fragilisés par la crise sanitaire sont, elles, plus prudentes. «On ne sait toujours pas quel...
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