La concertation nationale sur la culture dans les territoires ruraux, lancée par Rachida Dati le 23 janvier, va progressivement monter en puissance. Les maires des communes rurales commencent à préparer leurs arguments.
Dans toute la France, nombre de maires ruraux reçoivent des appels des directions régionales des affaires culturelles (Drac) en vue de la concertation nationale lancée le 22 janvier par la ministre Rachida Dati. « On m’a demandé un rendez-vous dans un court délai », témoigne Lionella Galard, maire de Cheverny (Loir-et-Cher). Les Drac ont pour consigne de contacter aussi des maires qui ne sont pas des habitués des cercles de discussion sur la culture. » Son homologue bretonne de Cleden Cap Sizun (Finistère), Nadine Rivière, a, elle aussi, été sollicitée pour une prochaine rencontre.
De plus, le ministère de la Culture a mis en ligne le 6 février un questionnaire destiné non seulement aux maires, mais aussi à « toute personne intéressée » par le sujet (acteurs culturels, associations, habitants…).
L’affaire est menée tambour battant, puisque Rachida Dati a fixé à la fin du mois de mars la restitution de cette concertation, qui doit déboucher sur l’organisation d’ « assises nationales de la culture en milieu rural ». Un calendrier très resserré, qui « impose » que l’Association des maires ruraux de France (AMRF) rencontre « rapidement » la ministre, comme elle le souligne dans un courrier adressé le 23 janvier à Rachida Dati.
« On n’avait jamais parlé du monde rural comme ça »
A ce stade, la ministre semble avoir marqué des points auprès des maires ruraux. « Rachida Dati veut manifestement poser un diagnostic sur les territoires les plus divers, se félicite François Descoeur, en charge de la commission « culture » de l’AMRF et maire d’Anglards-de-Salers (Cantal).
« Nous apprécions qu’on aborde la ruralité par la culture et que nous puissions montrer que les territoires ruraux ont, eux-aussi, un potentiel culturel », salue Lionella Galard. Thierry Benoist, maire de Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher) voit dans cette initiative la prise de conscience d’une « nécessité urgente ».
Il faut « un diagnostic territorialisé »
Le contenu de la concertation s’annonce particulièrement dense. Dans sa lettre à la ministre, l’AMRF prévient : « il ne s’agit pas (et il ne suffit pas) d’agiter les chiffons rouges de l’inégalité financière pour faire une politique culturelle. »
Pas question non plus, pour l’Etat, de promettre au monde rural des dispositifs nationaux préexistants, comme c’est souvent le cas lors des comités interministériels à la ruralité. « Attention, aussi, à ne pas arriver à un simple saupoudrage des moyens de l’Etat », observe Yannick Guillo, maire de Saint-Ouen-en-Brie (Seine-et-Marne, président de la CC de la Brie nangissienne (Seine-et-Marne) et membre de la commission Culture de l’AMRF.
Pour l’AMRF, il reste donc « beaucoup à faire pour améliorer et renforcer l’action [du] ministère dans le monde rural. » L’association demande donc « un diagnostic territorialisé » de l’action ministérielle, « pour que chacun, Drac par Drac, puisse mesurer la manière dont la répartition des crédits est organisée, en lien avec les autres collectivités territoriales, et selon quels types de coopération interterritoriale », écrit –il à Rachida Dati.
« Une structuration est nécessaire »
« Les initiatives locale sont d’une richesse extraordinaire, plaide Thierry Benoist. Mais elles sont isolées, et il est souvent difficile d’établir leur cohérence d’ensemble, de faire le lien entre les différentes actions. »
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