Le comédien et metteur en scène propose la mise en place d’un service minimum pour donner corps à la promesse d’Emmanuel Macron de rouvrir progressivement les lieux de spectacles vivants.
Tribune. Pour les Français, au-delà des débats sur la taille des vagues de contamination, sur les horaires de couvre-feu et sur la géométrie des confinements successifs, ce qui domine l’année de crise sanitaire que nous venons de vivre, c’est un sentiment d’usure, de trop de fatigue accumulée, une perte de repères et de confiance dans la gestion de la crise qui touche tout le monde, et particulièrement les plus jeunes et les étudiants.
Les fêtes sauvages sur les quais de différentes villes ne sont pas de simples signes du retour du printemps, elles sont des symptômes, des signaux d’alerte sur le niveau de saturation des Français trop longtemps maintenus sous pression, sans aucune perspective de retour à la vie en commun aux terrasses des cafés, aux concerts, dans les lieux d’exposition d’œuvres et devant les spectacles vivants. L’occupation des théâtres peut être comprise, aussi, comme le refus d’une partie des professionnels de la culture de continuer à attendre en aveugle, sans horizon.
Dans son adresse aux Français du 31 mars, le président Macron a intégré cette donne, cette nécessité de perspective, en annonçant une ouverture très progressive des lieux de culture et l’établissement, « entre la mi-mai et le début de l’été », d’un « calendrier de réouverture » pour « la culture, le sport, le loisir, l’événementiel et nos cafés et restaurants ».
Les réactions des professionnels concernés, et notamment des responsables du théâtre privé, ont été très mesurées. Echaudés, ils gardent en tête les promesses de réouverture faites par le gouvernement en décembre 2020, restées lettre morte.
Il est difficile, aujourd’hui, pour les...
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