
Le metteur en scène quittera la direction du théâtre national en 2026, soit un an avant la fin de son mandat. Après ceux de Stéphane Braunschweig à l’Odéon et de Jean Bellorini à Villeurbanne, ce départ alerte sur la situation de nos institutions théâtrales.
Pourquoi donc Wajdi Mouawad, patron estimé d’un de nos cinq théâtres nationaux, écourte-t-il d’un an son mandat à la direction de la Colline dans le 20ᵉ arrondissement de Paris ? L’incurie du ministère de la Culture ne semble pas être pour rien dans le départ de l’auteur-metteur en scène. Nommé par décret en avril 2016 pour cinq ans – les directeurs de théâtres nationaux ont droit ensuite à deux mandats de trois ans, soit onze ans de direction au total –, Wajdi Mouawad a vu son mandat repoussé jusqu’à 2023 à la suite d’un vice de procédure du décret. Mais en mai 2023, il n’était pas officiellement reconduit, et dut attendre, sans certitude, mars 2024 pour confirmation, assurant son propre intérim durant neuf mois ! Pendant lesquels ses subventions étaient en plus amputées de 500 000 euros par le ministère – comme plusieurs grands établissements nationaux en avril 2024 –, histoire de participer aux économies exigées par Bercy. En oubliant que la Colline est le moins doté des théâtres nationaux…
2025 verra ainsi une drastique réduction de la marge artistique, limitant les créations du théâtre de la rue Malte-Brun. Qui, après de grands travaux de rénovation durant l’automne 2025, fêtera ses 40 ans l’année suivante. Sans Wajdi Mouawad. En mars 2024, un décret avait enfin renouvelé son mandat, prolongé jusqu’en 2027. Le poète libano-canadien, actuellement invité au Collège de France pour un cycle de conférences, préfère s’en tenir à la première date prévue : 2026. Sans doute la carrière de directeur de théâtre ne le passionne pas non plus. Il avoue désirer se consacrer à l’écriture – sa prochaine pièce, Le Serment d’Europa, sera jouée en...
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