Un collectif d’auteurs, compositeurs, plasticiens et représentants d’organisations professionnelles dénonce les « bricolages » du gouvernement.
Comme un mauvais roman qui nous tombe des mains, comme une série qu’on abandonne à force de banalités, de répétitions et d’incohérences, la politique du gouvernement en matière d’art et de culture semble régie par un seul principe : susciter de grands espoirs pour les décevoir presque immédiatement.
En 2020, le rapport signé Bruno Racine [ancien président de la Bibliothèque nationale] soulignait avec lucidité la précarité et la dégradation des rémunérations des artistes-auteurs. Un audit sans appel et guère reluisant pour un ministère de la culture qui a, durant des décennies, tout simplement « oublié » les 270 000 individus pourtant à l’origine des œuvres qui font sa vitalité et son patrimoine. Les créateurs et créatrices eux-mêmes, bien vivants et en activité professionnelle.
Ce rapport proposait des solutions claires pour remédier à une situation sociale indigne : identification de la profession, accès effectif aux droits sociaux, création d’une instance de négociation collective contraignante pour les exploitants d’œuvres, élections professionnelles, valorisation du travail de création, objectifs de minimums de rémunérations, etc. Surtout, il envisageait les artistes-auteurs comme une catégorie à part entière, des professionnels aux intérêts communs, dont le statut nécessitait une refonte pour sortir enfin de l’angle mort des politiques culturelles.
Un peu plus d’un an plus tard, les annonces du ministère de la culture sonnent le glas des espoirs qu’a fait naître le rapport Racine. Rien ne change. Malgré un diagnostic sans appel, le ministère poursuit aveuglément une politique culturelle qui continue de nier que nous travaillons. Que nous sommes, nous aussi, des professionnels de la culture.
Mesurettes
Les bricolages se poursuivent, ces mêmes bricolages qui font que durant quarante ans, notre organisme de sécurité sociale dédié a failli à la mission que lui a déléguée l’Etat. La nouvelle branche de l’Urssaf, créée pour les artistes-auteurs, n’est toujours pas opérationnelle plus...
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