Beaucoup d’artistes, de compagnies, de musiciens étrangers ne pourront franchir les frontières et honorer leurs engagements en France, en particulier dans les musiques actuelles, souligne Guillaume Fraissard, chef du service culture du « Monde ».
S’il est une date que le monde de la culture scrute avec acuité, c’est bien celle du 19 mai. A cet horizon, festivals, musées, salles de spectacle et de cinéma pourront à nouveau ouvrir leurs portes et accueillir un public privé de sorties depuis le 30 octobre 2020. Comme tant d’autres secteurs d’activité touchés de plein fouet par les conséquences de la pandémie de Covid-19 depuis mars 2020, la culture compte désormais les jours qui séparent la fin de ces longs mois d’hibernation et le début d’un retour – très progressif – à une vie normale. Bien sûr, les alertes des épidémiologistes – à l’image de celle de Dominique Costagliola dans nos colonnes cette semaine qui estime le déconfinement « prématuré » – et les mesures de freinage territoriales mises en place par le gouvernement en cas de rebond épidémique incitent à la plus grande prudence quant à l’ampleur, et à la réalité, des réouvertures.
Echaudés par les « clauses de revoyure », la promesse d’un « modèle résilient » et autres formules entendues pour justifier le prolongement des fermetures, un grand nombre de responsables de salles, de programmateurs ou de patrons de lieux jouent d’ailleurs la prudence à l’heure d’imaginer cet été culturel si particulier. Il y a encore des rendez-vous menacés, d’autres qui repoussent leurs dates de quelques semaines (Blues autour du zinc à Beauvais notamment), d’autres enfin qui jettent l’éponge malgré le dégel annoncé (les chants de marins ne résonneront pas à Paimpol cette année encore), preuve que l’optimisme reste mesuré. Seule certitude, nous vivrons un été culturel très français.
Peur légitime du flou artistique
Côté coulisses, le gymkhana logistique s’annonce par endroits bien complexe. Entre les jauges, le couvre-feu, les...
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