Le groupe de Vincent Bolloré a confié un mandat exploratoire à une banque pour céder ses 11 festivals en France et en Angleterre dont Garorock, ainsi que son activité billetterie See Tickets dans une dizaine de pays.

Vivendi envisage de céder ses festivals de musiques actuelles et sa billetterie See Tickets et a confié un mandat exploratoire « à une banque internationale établie en France qui connaît bien le secteur ». En cause, le manque de taille critique de ces deux activités pour le groupe, face à des concurrents européens et mondiaux.

Dans le giron de l'entreprise contrôlée par la famille Bolloré se trouvent pas moins de 11 festivals en France (Garorock, Brive Festival et ODP Talence) et en Grande-Bretagne (Love Supreme, Nocturne, Kite…). L'événement le plus emblématique, Garorock, a rassemblé cet été 150.000 festivaliers à Marmande, dans le Sud-Ouest. Mais Vivendi a aussi des « boutiques-festivals » , comme celui de Brive, qui a accueilli 43.000 fans et s'est fixé pour objectif d'atteindre les 50.000 en 2024. Au total, ses différentes manifestations représentent environ 400.000 festivaliers à l'année.

L'Olympia n'est pas à vendre
See Tickets est de son côté un acteur de poids présent dans une dizaine de pays européens et aux Etats-Unis. Sa croissance est soutenue, avec 25 millions de billets vendus en 2019, 27 millions en 2021 et 39 millions en 2022.

« C'est un acteur qui dispose d'un portefeuille de clients fidèles, par exemple le Château de Versailles ou les Vieilles Charrues en France, mais qui s'est aussi diversifié dans la billetterie de parcs d'attraction, de musées, de Salons », souligne Hala Bavière, directrice générale de Vivendi Village et membre du Comex.

En revanche, ne sont pas à vendre l'Olympia et le Théâtre de l'OEuvre à Paris, ou encore toutes les salles Canal Olympia en Afrique. « Sur un périmètre de Vivendi Village représentant 238 millions en 2022, la partie sur laquelle on examine une possible cession représente environ 150 millions d'euros de chiffre d'affaires et 600 salariés », poursuit Hala Bavière.

Echelle insuffisante
De beaux actifs mais petits à l'échelle de Vivendi, comparé notamment à Canal+ (plus de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et Havas (près de 3 milliards). Or, aujourd'hui, la concurrence est rude entre les festivals, et il faut avoir une certaine taille pour réaliser des économies d'échelle et peser dans les négociations avec les tourneurs face à des poids lourds internationaux tels que Live Nation, à la tête par ailleurs du géant Ticketmaster aux 500 millions de billets vendus dans 70 pays l'an dernier.

Depuis le désengagement progressif en 2021 de...